Fils d’un médecin de Tarascon qui avait épousé « avec fort peu de moyens » Louise de Castellan, sœur du médecin de Charles IX, André Du Laurens grandit à Arles où son père avait fini par installer sa pratique afin que ses enfants puissent aller au collège. Il est destiné à être moine mais son amour pour la médecine et la judicieuse intercession de sa sœur va changer son destin. Après des études de médecine à Avignon, il obtient la chaire précédemment occupée par Laurent Joubert à Montpellier et il y donne, en français, des leçons sur la goutte, la lèpre et la vérole.
Au détour du XVIIe siècle, il monte à Paris et devient, en 1603, le médecin ordinaire de Marie de Médicis qui l’apprécie tant qu’elle accède à sa demande de faire nommer ses deux frères archevêques, Gaspard à Arles et Honoré à Embrun. Il réussit aussi à obtenir que son frère Jean devienne général des Capucins. Nommé chancelier de l’université de Montpellier cette même année 1603, il préfère rester à la Cour, laissant ses fonctions être remplies par des vice-chanceliers. Bien lui en prit de rester à Paris puisqu’en 1605 il fut nommé premier médecin d’Henri IV le 10 septembre 1606. Mais il n’aura guère le temps de profiter de cette situation, mourant en 1609 à l’âge de 51 ans.
Très apprécié à la Cour, moins par ses confrères
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S’il avait réussi à imposer sa science médicale à la Cour, Du Laurens qui avait publié de nombreux Discours et traductions n’aura pas joui de la même estime dans les milieux médicaux. Ainsi Nicolas Eloy, dans son « Dictionnaire de la médecine ancienne et moderne » publié en 1778, écrivait de lui : « Les ouvrages anatomiques de du Laurens sont plus remarquables par la beauté du style, que par l'exactitude des choses […] il est justement accusé de plusieurs fautes dans l'exposition de la structure du corps humain […] on est encore en droit de lui reprocher de s'être attribué beaucoup de découvertes qu'on avait mises au jour avant lui. Ses erreurs, dit Riolan, viennent de ce qu'il s'en est rapporté au témoignage des autres, au lieu d'examiner lui-même les parties anatomiques dont il fait la description. »
Michaud, quant à lui, reprocha à Du Laurens de défendre Galien contre Fallope et Vésale : « il montre même beaucoup d'humeur contre ce dernier, quoiqu'il lui ait emprunté presque toutes les planches qui accompagnent les éditions in-folio de son « Historia Anatomica » ; parfois aussi il s'approprie sans façon les découvertes des autres. »
Soucieux de « convaincre les médecins et de séduire les esprits curieux, Du Laurens publia en 1594 un ouvrage réunissant ses quatre « discours » sur la vue, la mélancolie, les catarrhes et la vieillesse.
Du Laurens publia aussi sous forme imagée un traité d’ostéologie portant le titre « Le chasseur et ses enfants ».
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