M OINS d'une semaine après l'annonce de la détection de l'EPO (érythropoïétine) par l'Union cycliste internationale (UCI), les dirigeants du Tour de France ont adopté un plan en 10 mesures contre le dopage.
D'un budget supérieur à 10 millions de francs (1,52 million d'euros), ce plan est établi sur trois ans et comprend à la fois des mesures applicables dès juillet prochain et un volet à plus long terme.
Le Tour a notamment mis en place un dispositif pour accompagner et rendre plus performante la détection de l'EPO.
Parmi les mesures concrètes annoncées figure l'examen préalable (contrôle des paramètres biologiques sanguins) auquel le coureur doit se soumettre, dans les jours précédant le départ du Tour, prévu le 7 juillet prochain à Dunkerque. Cet examen intervient dans le cadre de la troisième phase du suivi médical longitudinal des sportifs.
En outre, deux ou trois médecins-experts, mandatés par l'UCI, donnent un accord préalable, avant toute prescription de substances soumises à restriction. Et cela pour contrecarrer l'utilisation abusive de médicaments, notamment de corticoïdes, révélée par les statistiques du dernier Tour de France (plus de 40 % des contrôles).
En outre, le nombre de contrôles antidopage quotidiens est porté à 10. Le vainqueur de l'étape et les trois premiers du classement général sont systématiquement contrôlés. Les tests sanguins inopinés sont maintenus. Les résultats des analyses sont connus sous 72 heures.
Enfin, chaque équipe s'engage à respecter le règlement du Tour et le code éthique, un document de référence affirmant les valeurs, l'obligation de transparence de la compétition et les principes de lutte contre le dopage.
Des recherches avec le CNRS
A plus long terme, les organisateurs du Tour s'engagent dans un partenariat de recherche avec le Centre national de recherche scientifique (CNRS) et prévoient plusieurs actions de sensibilisation et de prévention. Le partenariat avec le CNRS fixe un programme de recherche sur trois ans, placé sous l'autorité d'un conseil scientifique, dirigé par le Pr Roland Jouvent, directeur de recherche au CNRS. Quatre thèmes prioritaires de recherche ont été retenus : vulnérabilité individuelle et sociale au dopage, effets addictogènes de l'activité physique intense, complications médicales du dopage et physiopathologie du sport de haut niveau.
Tous les coureurs inscrits au départ de l'épreuve en 2001 se voient proposer une session de sensibilisation sur le dopage et ses risques, placée sous l'autorité d'un biologiste, Alain Astié, d'un médecin du sport, le Dr Christian Benezis, et des organisateurs du Tour.
Une campagne de prévention est prévue à destination des jeunes cyclistes, dans le cadre du partenariat avec la Fédération française de cyclisme (FFC) et des centres de formation cofinancés par le Tour de France. Des spots de prévention réalisés avec France Télévision viendront sensibiliser un public plus large.
La ministre de la Jeunesse et des Sports, Marie-George Buffet, a estimé que la démarche des organisateurs du Tour « constitue une avancée positive ».
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