Etude Drees

Des symptômes de dépression et d'anxiété plus fréquents chez le personnel hospitalier

Publié le 08/06/2023

Crédit photo : Freepik

Au cours de l'été 2021, 41 % des personnels hospitaliers ont des symptômes de dépression légère à sévère, contre 33 % dans l'ensemble des personnes en emploi, démontre une étude EpiCov de la Drees publiée récemment. Tous les signes de dépression sont plus fréquents : en témoignent 75 % d'entre eux se sentent régulièrement fatigués ou manquent d'énergie au cours des quinze derniers jours, contre 61 % du reste de la population active. Même constat pour les hospitaliers qui ont plus de difficultés psychologiques (26 % versus 19 %). Ainsi, 11 % du personnel hospitalier a consulté pour la première fois depuis mars 2020 (qui marque le début de la pandémie) versus 7 % pour les autres salariés.

Dépression légère à modérée

Dans le graphique 1 de l'étude, les indicateurs les plus différenciants entre les deux populations sont les symptômes de dépression légère à modérée (37 % versus 30 %), les répercussions dans la vie quotidienne (28 % vs 22 %) et le besoin d'aide ou de suivi d'un professionnel de santé pour des répercussions psychologiques (25 % versus 19 %). Sans surprise, la crainte à l'époque que la santé soit mise en danger par les conditions de travail en rapport avec l'épidémie touche beaucoup plus le personnel hospitalier (42 % contre 26 %). Deux critères aggravant fortement la dépression sont l'incitation à ne pas prendre ou à repousser un congé maladie pour travailler et la présence de tensions avec les collègues à l'hôpital (+5 points). Autre facteur négatif, le fait de devoir faire des choses que l'on désapprouve augmente le score de dépression de deux points.

Plus de femmes touchées que d'hommes

Dans ce secteur féminisé à 78 %, le genre a aussi un impact important sur les indicateurs de santé mentale, puisque 40 % des femmes déclarent des symptômes de dépression contre 27 % de leurs collègues masculins. Les enquêteurs ont toutefois identifié des ressources pour les personnes en souffrance, comme l'entraide entre collègues, l'aide en cas de besoin de la part de son supérieur hiérarchique, la reconnaissance envers son travail et le sens qu'apporte ce dernier.

Alcool non, médicaments oui

Enfin, concernant les addictions, les personnels hospitaliers sont moins enclins à consommer de l'alcool de façon chronique (3 %) que dans le reste de la population (6 %). Mais cette tendance s'inverse de façon négative pour les soignants pour la consommation de médicaments (10 % versus 8 %).


Source : lequotidiendumedecin.fr