Une affection en pleine évolution

Des perspectives prometteuses dans la prise en charge des patients arthrosiques

Publié le 10/12/2010
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Crédit photo : S TOUBON

L’ARTHROSE, qui est une maladie de toute l’articulation, a fait l’objet d’avancées importantes dans la connaissance de sa physiopathologie. Comme le souligne le Pr Francis Berenbaum (hôpital Saint-Antoine, Paris), « on est en train d’évoluer du concept de l’arthrose vers des arthroses particulières en fonction des phénotypes » : métabolique, post-traumatique, hormonale. Parmi les localisations de cette affection, l’arthrose digitale (AD) se caractérise par une prévalence importante au-delà de l’âge de 55 ans, avec un maximum dans la tranche 70-80 ans, note le Pr François Rannou (hôpital Cochin, Paris). Plusieurs observations issues d’études récentes confortent la notion de phénotypes différents d’arthrose des mains, notamment l’augmentation significative du risque chez les patients obèses (multiplié par 1,9) et la prévalence plus élevée de l’arthrose interphalangienne en post- et périménopause, l’existence d’une inflammation objectivée par la CRPus…

L’étude FACTS.

L’arthrose des mains est un des motifs habituels de consultation en rhumatologie, mais aussi médecine générale (MG), explique le Pr Cem Gabay (hôpital universitaire de Genève) en précisant que l’on dispose d’un nombre limité d’options thérapeutiques pour cette maladie. D’où l’intérêt de l’étude FACTS (Finger osteoArthritis Chondroïtin Treatment Study). Cette étude monocentrique randomisée en double aveugle a été menée à l’initiative du Pr Gabay sur 162 patients de plus de 40 ans souffrant d’une AD traités soit par Chondrosulf, soit par placebo. Les résultats à 6 mois montre une efficacité significativement supérieure de Chondrosulf sur l’évolution de la douleur spontanée et la capacité fonctionnelle des patients (critères principaux de l’étude), et sur le délai de dérouillage matinal, et ce avec une bonne tolérance.

Par ailleurs, les AINS ont prouvé leur efficacité symptomatique dans l’arthrose, mais ils peuvent induire des effets indésirables sévères chez certains patients, rappelle le Pr Philippe Bertin (CHU Limoges). D’après une étude observationnelle médico-économique rétrospective menée sur 292 538 patients arthrosiques recrutés par des MG, le traitement par chondroïtine sulfate est associé à « une réduction de globalement 50 % de la consommation des AINS » et, ajoute le Pr Bertin, « la diminution des coprescriptions est maintenue dans le temps ». Ainsi, estime le Pr Xavier Chevalier (hôpital Henri-Mondor, Créteil), « il ne faut pas se priver d’un certain nombre de médicaments dans la gamme thérapeutique disponible ».

Enfin, un programme de recherche innovant, présenté par le Dr Pierre Hamon (Institut de l’appareil locomoteur Nollet, Paris), témoigne du potentiel des techniques de bio-ingéniérie pour la reconstruction du cartilage. Des travaux chez l’animal ont ainsi montré qu’un traitement par Chodrocell (matrice de collagène de type II et chondroïtine sulfate) est bien toléré et permet de réparer le cartilage lésé.

23e congrès de rhumatologie. Symposium réalisé avec le soutien des Laboratoires Genévrier et modéré par le Pr Xavier Chevalier (hôpital Henri-Mondor, Créteil).

 Dr CATHERINE FABER

Source : Le Quotidien du Médecin: 8874