T ROIS ans après avoir rendu aux pouvoirs publics un premier rapport sur la démographie médicale, le Pr Guy Nicolas remettra à la fin du mois d'avril une nouvelle copie sur le sujet à la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, Elisabeth Guigou.
Le tour de table dont elle l'avait chargé au début du mois de février est achevé. Pour remédier aux sinistres démographiques annoncés dans le premier rapport Nicolas de février 1998, il a été pour l'essentiel consacré à l'étude d'une possible nouvelle répartition des responsabilités entre professionnels médicaux. Permettant de venir en aide aux spécialités dont les effectifs seront notoirement insuffisants au cours des années à venir (psychiatrie, anesthésie, obstétrique, radiologie et pédiatrie), ces transferts de compétences sont envisagés entre les secteurs public et privé à l'intérieur d'une même spécialité, par le jeu des complémentarités, ou bien de spécialité médicale à spécialité médicale (entre les anesthésistes et les gastro-entérologues, par exemple). Plus révolutionnaire : la piste de la démédicalisation de certains actes est explorée.
Des obstétriciens aux sages-femmes, des ophtalmologistes aux opticiens, des psychiatres aux psychologues, des anesthésistes aux infirmiers anesthésistes... il pourrait y avoir des glissements de compétence. Allégement de la tâche des premiers, revalorisation du travail des seconds : tout le monde pourrait trouver son compte dans cette opération de sauvetage à moyen terme d'une démographie médicale en péril. A moyen terme seulement, parce qu'il s'agit d'un gros chantier qui suppose que toutes les professions concernées se mettent d'accord, puis que les formations adaptées se mettent en place. En outre, si certains spécialistes paraissent très enthousiastes à l'idée de déléguer une partie de leurs responsabilités à d'autres professionnels jugés très compétents (c'est en particulier le cas des gynécologues-obstétriciens qui s'accordent pour laisser aux sages-femmes le soin de suivre seules les 75 % des grossesses qui se déroulent normalement en France), d'autres, comme les psychiatres, sont au contraire très réticents.
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