Journée des hôpitaux locaux

De plus en plus d’hôpitaux locaux abritent une Maison de Santé Pluriprofessionnelle

Publié le 29/11/2014

Crédit photo : BOURREAU/PHANIE

L’hôpital local maintient son ancrage sur la médecine de ville et même développe de plus en plus ce lien. C’est l’un des enseignements que l’on peut retenir de l’état des lieux des hôpitaux locaux que la DGOS (Direction générale de l’Offre de Soins) a présenté la semaine dernière à Bagnolet lors du Colloque des hôpitaux locaux coorganisé par les généralistes de l’AGHL et les directeurs de l’ANCHL. Cette enquête montre que 69% des ex-hôpitaux locaux fonctionnent avec des généralistes libéraux. Et le rapprochement s’est fait plus encore plus fort ces dernières années avec la création des Maisons de santé pluridisciplinaires (MSP) : 37% des ex-hôpitaux locaux travaillant désormais en partenariat avec ce type de structures de soins coordonnés. L’enquête confirme aussi que l’hôpital du généraliste a un rôle important dans l’accès aux soins de deuxième recours : près de la moitié de ces petits établissements accueillent des consultations spécialisées et 35% sont le cadre de projets de télémédecine.

Cet état des lieux avait été lancé par la DGOS du ministère de la Santé l’été dernier auprès des ARS. Mais le résultat est difficile à analyser, car pour le reste des items, l’enquête mélange sous le vocable « hôpitaux de proximité », les ex-hôpitaux locaux et de petits centres hospitaliers où travaillent des PH. Au total, sur les 251 établissements ayant une activité de médecine inclus dans l’enquête, une centaine ne sont pas des hôpitaux locaux. Mais comme le rappelle l’ANCHL, le décompte des seuls hôpitaux locaux ne porte pas en soi à l’optimisme : ils étaient encore 252 à avoir des lits de médecine en 2004 et ne seraient plus que 156 dans ce cas aujourd’hui, selon l’enquête. En dix ans ce sont donc 96 services de médecine qui ont fermé dans ces petites structures. Et ce n’est peut-être pas fini. Comme le déplore Dominique Colas « 22 ont été exclus de la définition initiale, car leur service est menacé de fermeture à brève échéance ou fait l’objet d’un regroupement. » « Plus inquiétant, pour certains, les ARS ne les jugent pas "nécessaires", » insiste le président de l’ANCHL, en faisant référence au périmêtre de l’enquête.

Même s’il se confirme que les disparitions ou fusions se poursuivent, quelques bonnes nouvelles ont néanmoins été annoncées au colloque de Bagnolet. A commencer par le financement dérogatoire qui devrait permettre au secteur d’échapper à la tarification à l’activité. Là-dessus, les remontées des ARS sont formelles : la situation financière du secteur est plutôt bonne, mais si la T2A devaient s’appliquer dans les hôpitaux de proximité, 67% des ex-HL verraient leurs ressources baisser. Le PLFSS 2015, qui doit être adopté définitivement cette semaine par le Parlement prévoit donc un article 37 qui organise un modèle mixte de financement qui rassure tout le monde. A Bagnolet, Jean Debeaupuis, patron de la DGOS est venu en personne promettre aux acteurs des hôpitaux locaux que ce dispositif apporterait au secteur « lisibilité, stabilité et pérennité ».

L’autre crainte des médecins et directeurs tient aux nouveaux Groupements hospitaliers de territoire (GHT), ces géants hospitaliers que la loi de santé de Marisol Touraine veut rendre demain obligatoires et au sein desquels le petit hôpital local craint fort de perdre son âme. Après avoir réclamé d’échapper à ces énormes entités, les responsables des hôpitaux locaux tentent désormais de les apprivoiser. A Bagnolet, le Dr Pascal Gendry, président de l’AGHL, a ainsi annoncé qu’un groupe de travail serait mis en place « dès le mois de décembre » avec la FHF, afin « d’établir un cahier des charges sur l’intégration des groupements Hospitaliers de Territoire. »


Source : lequotidiendumedecin.fr