À coups de crayon, Védécé croque la vie de carabin

Publié le 06/11/2015

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Intitulé « ce matin ils m’ont purement et simplement enfermé dehors », le dessin représente un jeune homme en blouse blanche, frappant à une porte surmontée d’un écriteau « Urgences pédiatriques – entrée interdite non accompagnée ». Tenant un enfant par la main, une femme l’interpelle : « Mais vous travaillez vraiment ici ? ». Et le sous-titre d’expliquer la scène, « parce que, bien sûr, l’externe, il a pas droit au badge magnétique ».

Déjà deux albums à son actif

C’est par des courtes scènes dessinées que Vie de Carabin, ou Védécé, chronique son quotidien d’étudiant en médecine. Des bandes dessinées qu’il publie sur sa page Facebook suivie par 85 000 personnes. Elles ont également fait l’objet d’un premier album, sorti en décembre 2013. Qui va être suivi d’un second tome que Védécé peaufine avant sa sortie dans quelques semaines.

À le voir crayonner sur le tiers-payant, on se dit que cet interne de 26 ans ferait un parfait généraliste. Las, il ne veut pas dévoiler sa spécialité... Védécé « dessine depuis toujours » dans les marges de ses cahiers. Et ne s’est pas arrêté en P1 même s’il reconnaît qu’il prenait son crayon « seulement pendant les pauses » ou « pendant les cours de biophysique ». Le concours passé, « mes dessins circulaient dans l’amphi », confie-t-il, des ébauches « très minimalistes, faites rapidement pour faire passer mes idées, sans prétention ». Son entrée à l’externat lui donne davantage de grain à moudre. « J’ai commencé à découvrir l’hôpital, les bons et les moins bons côtés », raconte-il comme pour pointer le décalage entre les discours et la réalité.

Ses dessins gagnent en audience, une petite communauté de lecteurs se crée et l’incite à les mettre en ligne. En 2011, il publie ses croquis sur un blog, affinant son trait et travaillant ses messages. « Avant, je ne me posais pas trop de question quant à l’interprétation, c’était comme des blagues potaches entre amis qu’il ne fallait pas prendre au pied de la lettre. » Maintenant, il choisit plus ses mots même s’il « essaie de ne pas trop (se) censurer car les gens aiment que je mette les pieds dans le plat », croit-il savoir.