« Au décours de la première vague épidémique, près de 6 % de la population française aura été contaminée par le SARS-CoV-2 ». Telle est la conclusion d’une étude de modélisation dont les premiers résultats ont été rendus public ce jour.
Menée par des chercheurs de l’Institut Pasteur et du CNRS, en collaboration avec l'Inserm et Santé Publique France, ce travail est basé sur une analyse détaillée des hospitalisations et des décès dus au Covid-19 en France. Pour reconstruire l’évolution du nombre total d’infections en France, ces données — qui ne décrivent que les infections les plus sévères — ont été analysées conjointement avec les résultats d’enquêtes épidémiologiques. Rendu possible grâce à l’utilisation d’outils de modélisation mathématique et statistique, ce travail a permis d’évaluer l’impact du confinement et d’estimer le niveau d’immunité de la population.
Résultats : « le confinement a eu un impact conséquent sur la transmission du SARS-CoV-2, en entraînant une réduction de 84 % du taux de reproduction (R0) », rapporte l’Institut Pasteur dans un communiqué. Cela a conduit à une réduction du nombre journalier d’admissions en réanimation de 700 fin mars à 200 en mi-avril. « Si cette tendance se poursuit, le nombre journalier d’admissions en réanimation en France devrait se situer entre 10 et 45 au 11 mai 2020 ».
Le spectre de la deuxième vague
À cette date, qui devrait marquer le début du déconfinement, « nous prévoyons que 3,7 millions de Français (intervalle de 2,3 à 6,7), soit 5,7 % de la population, auront été infectés », chiffrent les chercheurs, avec une proportion plus importante en Ile-de-France (12,3 %) et dans le Grand Est (11,8 %).
Un niveau d’immunité jugé « insuffisant pour éviter une seconde vague si toutes les mesures de contrôle devaient être levées ». Par conséquent, « des efforts importants devront être maintenus au-delà du 11 mai pour éviter une reprise de l’épidémie ».
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