Coronavirus, le remdesivir un candidat médicament « prometteur »

Publié le 14/02/2020
Entrée principale du Groupe hospitalier Pellegrin du CHU de Bordeaux.

Entrée principale du Groupe hospitalier Pellegrin du CHU de Bordeaux.
Crédit photo : BURGER/PHANIE

Un troisième patient hospitalisé en France pour coronavirus est sorti hier du CHU de Bordeaux, après 22 jours d'hospitalisation. Cet homme de 48 ans a été traité avec du remdesivir, a indiqué vendredi son équipe médicale.

Cet antiviral « agit directement sur le virus pour empêcher sa multiplication », a expliqué devant la presse le Pr Denis Malvy, responsable de l'unité maladies tropicales et du voyageur du CHU Pellegrin.

C'est une « petite molécule capable de gagner l'ensemble des compartiments de l'organisme et dont on sait qu'elle diffuse parfaitement dans les poumons, organe cible de la maladie », a ajouté le médecin précisant que le médicament a été administré par voie intraveineuse pendant dix jours et que le patient l'a « parfaitement toléré ».

C'est « aujourd'hui dans l'état des connaissances le candidat prometteur le plus probant pour une évaluation », a-t-il ajouté, précisant que le choix de ce médicament avait été fait « collégialement au niveau national, en concertation avec l'OMS » (Organisation mondiale de la Santé).

Il va faire l'objet d'un essai thérapeutique comparatif en Chine avec la coordination de l'OMS « dans les jours à venir ».

Dans des travaux ultérieurs, le remdesivir a déjà fait preuve d'une certaine efficacité contre le Sras -CoV chez la souris. Une étude publiée hier dans la revue de l'Académie nationale des sciences américaines (PNAS) suggère par ailleurs que cet antiviral pourrait être efficace sur le Mers-CoV. Dans cet essai mené chez le macaque, la prise de remdesivir 12 heures après l'inoculation a permis une réduction des signes cliniques et de la réplication virale au niveau pulmonaire. Mieux : l'administration prophylactique 24 heures avant l'inoculation « a complètement empêché la maladie clinique ». Pour les auteurs, « ces données montrent que le remdesivir est un traitement antiviral prometteur contre le Mers. Il peut également avoir une utilité pour les coronavirus apparentés tels que le nouveau coronavirus 2019-nCoV émergeant ».

Le Pr Malvy a évoqué un « deuxième candidat », le lopinavir, un anti-rétroviral utilisé contre le VIH, qui a fait l'objet d'un essai en Chine dont on attend les résultats.

Bénédicte Gatin

Source : lequotidiendumedecin.fr