C E n'est pas la première fois qu'une étude compare plusieurs façons d'organiser une chimiothérapie (intrahospitalière, ambulatoire, en hôpital de jour, à domicile). L'étude publiée cette semaine par l'équipe de J. M. Borras (Hospitalet, Espagne) est l'une des seules à avoir comparé la faisabilité d'une chimiothérapie à domicile et en hôpital de jour sur une grande variété de paramètres, afin d'affiner les résultats.
De 1997 à 1998, 87 patients nécessitant une chimiothérapie adjuvante ou palliative pour un cancer colo-rectal ont été randomisés pour recevoir du fluoro-uracile (FU) en hôpital de jour ou à domicile. Les deux groupes étaient appariés en âge, sexe, site et stade d'évolutivité du cancer. Les chimiothérapies étaient administrées selon les schémas habituels (5 jours puis 1 parsemaine sur 12 mois en adjuvant ; 5 jours par semaine sur 4 semaines en 6 à 8 cycles en palliatif). La comparaison a porté sur la toxicité, l'observance, le recours à des soins médicaux non planifiés dans la cure de chimiothérapie, la qualité de vie, la satisfaction du service rendu.
Les patients traités à domicile étaient significativement plus nombreux à avoir accepté de suivre l'intégralité de la cure (+ 12 %) alors que les effets indésirables étaient identiques dans les deux groupes.
Si le score de qualité de vie était comparable (tous les patients souffrant d'insomnie et d'asthénie), la satisfaction des patients à l'égard des soins qui leur étaient prodigués était meilleure au domicile. Le contact avec les soignants, leur disponibilité pour donner des informations, l'absence d'attente et le sentiment de participer à leur traitement étaient les raisons le plus souvent invoquées.
Pas plus de consultations en urgence
Le fait que les patients traités à domicile n'aient pas eu davantage recours à des consultations médicales en urgence est un argument de poids pour la chimiothérapie à domicile que l'on a accusée d'être plus onéreuse qu'une prise en charge traditionnelle.
Dans un éditorial intitulé ironiquement « Livraison à domicile : pizza ou chimiothérapie ? », Young et Kerr reconnaissent « qu'un nombre croissant de preuves sont en faveur de la sécurité et de l'acceptabilité des protocoles de chimiothérapie à domicile. Mais la sélection des patients candidats et le choix du protocole sont les conditions du succès. »
J. M. Borras et coll., «Brit. Med. Journ.», vol. 322, 7 avril 2001, pp. 826. Editorial de A. M. Young et D. J. Kerr, p. 810.
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