Naissance de François-Vincent Raspail, médecin, chimiste et homme politique. Son père, aubergiste à Carpentras et catholique fervent rêve d’en faire un prêtre. Mais le jeune Raspail, fantasque et indiscipliné, n’en a pas la moindre envie. Renvoyé du séminaire d’Avignon, il composæ pendant les Cent Jours une ode à Napoléon restée fameuse alors qu’il est régent au collège de la ville. Révoqué, il se décide à monter à Paris pour entamer des études de droit. Une fois encore ses frasques lui valent d’être exclu du collège Stanislas. Après avoir écrit des pamphlets républicains, il publie en 1821 un brûlot « Les Missionnaires en opposition avec les bonnes mœurs »
Un pionnier de l’hygiène et de l’antisepsie
La même année, dégoûté du droit et devenu libre-penseur, il décide de s’inscrire à la faculté de médecine. Menant de front ses activités politiques – il adhère au carbonarisme, société secrète conspirant contre le régime en place – et ses études, sa vie est toujours aussi agité. C’est ainsi qu’on le retrouve sur les barricades au cours des Trois Glorieuses (29, 30 et 31 juillet 1830) qui aboutiront à l’exil de Charles X. Sérieusement blessé lors d’un affrontement, il profite de sa convalescence pour fonder un journal d’opposition républicaine, Le Réformateur et pour prendre la présidence de la Société des Amis du Peuple. Entre plusieurs séjours en prison – son « second domicile » comme il l’appelle – il publie en 1843, pionnier de l’hygiène et de l’antisepsie dans les classes populaires, une Histoire naturelle de la santé et de la maladie et, en 1845, un Manuel annuaire de la santé où il donne la recette d’une liqueur hygiénique de dessert : la liqueur de Raspail. La recette ? 4 doigts de cognac (ou armagnac) + 2 doigts de crémant de Loire. Verser directement dans une flute, le cognac puis le crémant. Agiter doucement avec une petite cuiller. Savourer très lentement. En 1846, il préconise notamment l’usage du camphre sous différentes formes, ce qui lui vaut une condamnation de la Faculté.
Lors de la Révolution de 1848, il est un des premiers, comme l’a souligné Karl Marx, à proclamer la République le 22 février. La même année, Raspail fonde un nouveau journal, L’Ami du peuple, et se déclare comme candidat socialiste à la présidence de la République, mais il n’est pas élu. En mai 1848, il est arrêté et condamné à six ans de prison en 1849. Sa peine étant commuée en bannissement, il va s’exiler en Belgique pendant dix ans. Amnistié, il rentre en France et devient député des Bouches-du-Rhône de 1869 à 1878. Condamnant la répression sanglante des Versaillais durant la Commune de Paris, il connaît de nouveaux déboires judiciaires et est à nouveau condamné à deux ans de prison.
François Vincent Raspail est décédé le 7 janvier 1878 à Arcueil. Sa devise était : « N’embrasser jamais la cause d’un homme, mais toujours celle de l’humanité ».
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