Naissance de Daniel Bovet, Prix Nobel de médecine 1957 pour sa découverte de médicaments bloquant l’action de certains neurotransmetteurs. Ce médecin italien était d’origine suisse, descendant du pasteur Jean Monod alors que son père, Pierre, célèbre psychologue avait dirigé l’institut Jean-Jacques Rousseau à Genève.
Après avoir soutenu en 1930 sa thèse sur « Les territoires de régénération et leurs propriétés étudiées par la méthode des déviations des nerfs », Bovet participe, dans l’équipe dirigée par Ernest Fourneau à l’Institut Pasteur de Paris à des travaux sur la chimiothérapie du paludisme, de la leishmaniose et de la maladie du sommeil.
Durant la meme période, il met en évidence l'action adrénolytique (ou sympatholytique) de dérivés du benzodian, molécules synthétisées au laboratoire de chimie thérapeutique de l'Institut Pasteur. Jusqu'alors, de telles propriétés n'avaient été reconnues qu'à des substances naturelles. Ces dérivés vont représenter des outils pharmacologiques de toute première importance pour l'étude du fonctionnement de diverses parties du système nerveux.
Bovet ouvre la voie de la sulfamidothérapie
En 1935, toujours à l’Institut Pasteur, il isole le sulfanilamide, agent actif du Prontosil de Domagk. En découvrant ainsi les propriétés thérapeutiques des sulfamides, il ouvre une autre voie, celle de la sulfamidothérapie dans le traitement des infections à streptocoques et pneumocoques ainsi que dans celui des blénorragies.
Après avoir succédé à Ernest Fourneau en 1939 à la direction du laboratoire de chimie thérapeutique de l'Institut Pasteur, Daniel Bovet travaille à partir de 1942 pour Rhône Poulenc y dirigeant le département de recherché pharmaceutique.
En 1946, Bovet Reconnaît les propriétés curarisantes sélectives du 2559 F ou Flaxédil, préparé par Yves de Lestrange à l'Institut Pasteur. Ce premier curarisant de synthèse utilisable chez l'homme marque un progrès dans la pratique de l'anesthésie.
Après avoir épousé Filomena Nitti, fille d’un ancient président du Conseil italien et soeur de son collègue à l’institut Pasteur, Federico Nitti, Bovet obtient un congé sans solde de l’Institut Pasteur pour s’installer à Rome. Après avoir pris la nationalité italienne, il organise dans la Ville Eternelle un laboratoire de recherche thérapeutique où il poursuit ses études sur de nouveaux curarisants de synthèse, découvrant notamment un curarisant à action brève, la succinyl-choline. Il travaille aussi sur de nouveaux sympatholitiques et sur l'action de diverses drogues sur l'encéphale.
Après avoir été admis en 1955 à l’Accademia Medica de Rome, Bovet obtient la consécration en 1957 avec le Prix Nobel qui lui est décerné pour « ses découvertes relatives aux produits synthétiques qui bloquent les effets de certaines substances formées et agissant dans le corps, particulièrement sur les vaisseaux sanguins et sur les muscles striés ».
Siégant au Comité consultatif de la recherche médicale de l’Organisation Mondiale de la Santé à partir de 1959, le médecin italo-suisse est élu membre étranger de l’Académie des Sciences (Paris) en 1964.
Daniel Bovet est décédé le 8 avril 1992 à Rome.
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