C’est arrivé le… 15 mars 1854

Publié le 15/03/2014

Crédit photo : GARO/PHANIE

Naissance de Emil Adolph Von Behring, premier prix Nobel de médecine de l’histoire en 1901. Cinquième d’une famille de douze enfants, Von Behring connut une enfance difficile. Son père, modeste instituteur, ne put ainsi financer les études de médecine qu’il souhaitait faire. Heureusement, un de ses maîtres à la faculté de théologie de Koenigsberg lui suggéra d’intégrer l’école de santé militaire de Berlin (Kaiser-Wilhelm-Akademie für das militärärztliche Wesen) où les etudes étaient gratuites en échange d’un engagement de plusieurs années dans l’armée.

Médecin militaire à 24 ans, Von Behring exerça en tant qu’interne à l'hôpital de la Charité où il fut amené à soigner beaucoup de soldats présentant des blessures infectées, ce qui l’amena à se passionner pour l'antisepsie et la neutralisation des effets microbiens. Entre 1881 et 1883, il étudie ainsi l’action du lodoform, découvrant que s’il ne tue pas les microbes, il peut neutraliser les poisons qu’ils dégagent et est ainsi antitoxique.

Envoyé à Bonn pour perfectionner ses méthodes expérimentales par le conseil d'administration de la santé militaire, Behring fut ensuite muté à l'Institut d'Hygiène de Berlin dirigé par le Dr Robert Koch (l’homme du bacille). Il intégra l’équipe de Koch en meme temps qu’Ehrilch, né un jour avant lui, et futur prix Nobel lui aussi dont nous avons évoqué la carriere toute aussi brillante dans notre éphéméride du 14 mars. Même si les deux hommes ne s’appréciaient guère, leurs noms allaient bientôt devenir indissociables, leurs recherches se complétant.

Recherches sur la diphtérie et le tétanos

Dès son arrivée dans l’équipe de Koch, Von Behring attira l’attention sur lui avec trois publications consacrées à deux maladies faisant rage à l’époque : la diphtérie et le tétanos. Il démontra ainsi l’existence d'un facteur humoral chez des animaux immunisés contre la toxine du tétanos ou de la diphtérie puis que l'immunité à la diphtérie pourrait être produite par l'injection à des animaux de la toxine diphtérique neutralisée par l'antitoxine de diphtérie.

En 1901, Behring fut le premier lauréat du prix Nobel de physiologie ou médecine « pour son travail sur la thérapie par le sérum, particulièrement son application contre la diphtérie, grâce à laquelle il a ouvert une nouvelle voie dans le domaine de la science médicale et par conséquent placé dans les mains du médecin une arme victorieuse contre la maladie et la mort ».

Mais après avoir reçu son prix, victime de sa santé précaire, Von Behring dut ralentir ses recherches, les consacrant alors essentielllement à la tuberculose. Pour l’y aider fut créée l’entreprise Behringwerke AG, véritable pendant de l’institut Pasteur pour la fabrication de sérums et de vaccins, mais avec un statut d’entreprise industrielle. Berhingwerke deviendra en 1952 une filiale à 100% de Hoechst.

En 1913, Behring proposa un vaccine contre la diphtérie. Mais celui-ci ne se révéla efficace qu’en laboratoire.

Von Behring est mort en 1917 des suites d’une pneumonie dans son grand domaine de Marburg.


Source : lequotidiendumedecin.fr