Certificats de sport : les généralistes submergés par les demandes parfois absurdes

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Publié le 13/09/2019
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Avec la rentrée, les patients affluent dans les cabinets pour un certificat médical de non contre-indication à la pratique sportive. Malgré la simplification engagée il y a trois ans, ce motif de consultation reste chronophage pour les généralistes.
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Crédit photo : GARO/PHANIE

Certaines règles ont changé depuis 2016, mais la tâche demeure chronophage. En cette rentrée, les généralistes sont à nouveau très fortement sollicités pour établir des certificats de non contre-indication à la pratique sportive (CACI). Hors cadre scolaire, l’obtention d’une licence fédérale en club est subordonnée à la présentation de ce certificat. Ce document est valable un an, sauf en cas de renouvellement de licence au sein d’une même fédération sportive où il peut être renouvelé tous les trois ans. Depuis juillet 2017, certaines disciplines « à contraintes particulières », comme la plongée, les sports de combat ou le rugby, nécessitent des examens complémentaires ophtalmologiques, ORL, ou des ECG.

Cette évolution n’est pas jugée suffisante par la profession. En février dernier, dans une pétition lancée par 100 généralistes contre « l’abattage » et pour libérer du temps médical, les médecins de famille réclamaient comme piste la suppression des obligations de certificats dont ceux pour la pratique du sport en club. « Pour un marathon de Paris, ce seraient par exemple 57 000 consultations gagnées », estimait alors le Dr Blanc, instigateur de la pétition.

Une spécificité française

Sur les réseaux sociaux, les médecins de famille sont aussi nombreux à partager leur ras-le-bol face à certaines sollicitations. Sur Twitter, le Dr Fabien Quedeville ironise : « Septembre, le mois des certificats destinés à des patients que nous voyons plusieurs fois dans l’année. Tous aussi inutiles les uns que les autres. » Des généralistes se moquent notamment de l’absurdité de certaines demandes pour la randonnée, la baby-gym ou les échecs… Il s’amuse qu’aucun certificat ne soit requis pour le sport à l’école mais soit obligatoire en dehors.

Les généralistes s’étonnent de la spécificité française de ce certificat qui n’existe ni en Allemagne ni en Angleterre. « Les certificats sportifs ne protègent probablement que les assureurs », suppose le Dr Mathieu. Certains essaient d’anticiper dès juin lorsqu’ils voient les patients pour autre chose. Malgré tout, les appels en septembre pour des demandes de certificat « en urgence » reviennent immanquablement.

Amandine Le Blanc

Source : lequotidiendumedecin.fr