L ORS du 25e congrès de l'Association américaine pour la recherche sur le cancer, une équipe de la Duke University (William Petros) a annoncé avoir identifié trois gènes impliqués dans la réponse des cancers du sein aux chimiothérapies. Il s'agit des gènes CYP3A4 et CYP3A5, ainsi que du gène GSTM1, qui codent respectivement des cytochromes hépatiques impliqués dans la métabolisation de prodrogues, comme le cyclophosphamide, et une protéine capable de détoxifier et d'expulser de la cellule des drogues comme le BCNU.
Ces gènes pouvaient naturellement être fortement soupçonnés d'intervenir dans la réponse aux traitements. Mais sur une série de 86 patientes, traitées dans le cadre d'un essai thérapeutique entre 1988 et 1991, et dont les lymphocytes ont été conservées, des corrélations ont pu être établies entre les variants génétiques de ces gènes et la survie.
Une métabolisation ralentie
Comme on pouvait s'y attendre, une métabolisation ralentie est un facteur défavorable : la survie moyenne, après début du traitement, était ainsi de 2,9 ans chez les femmes portant les formes normales de CYP3A4 et CYP3A5, contre 1,6 an et 1,3 an chez les femmes portant un variant de moindre activité de CYP3A4 ou CYP3A5 respectivement. Pour GSTM1, à l'inverse, on pouvait pronostiquer un effet favorable des variants de moindre activité. La survie des femmes homozygotes pour le variant est effectivement de 3,8 ans, contre 1,8 an chez les femmes hétérozygotes.
Ces résultats constituent une étape supplémentaire dans le développement de traitements personnalisés, peut-être pas seulement dans le cancer du sein, d'ailleurs, puisque les trois gènes étudiés interviennent dans la métabolisation et l'activité de nombreux médicaments. On se demande toutefois ce qu'il conviendra de faire pour les personnes a priori non répondeuses.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature