L A France est un pays à risque élevé de cancer colo-rectal (CCR). La plupart des CCR se développent sur adénome sans qu'en soit bien précisée la proportion (de 60 à 85 %). Un tiers de la population est porteur d'un adénome à l'âge de 65 ans ; sur mille adénomes, cent atteindront une taille de 1 cm ; parmi eux, vingt-cinq évolueront vers un cancer dans les dix à vingt ans (risque lié également au contingent villeux et aux dysplasies).
Les caractéristiques du CCR peuvent faire envisager un dépistage de masse. Un cahier des charges doit préciser les conditions de son organisation et les critères de son évaluation. Le test Hemoccult est simple (inutilité d'un régime particulier avant test), acceptable, sans danger et peu coûteux. Dans une population de personnes de plus de 50 ans, il est positif dans 2 % des cas, avec une spécificité élevée mais une sensibilité médiocre : il ne détecte que la moitié des cancers asymptomatiques et 20 % des adénomes de plus de 1 cm. Sa lecture doit être centralisée. Son acceptabilité est élevée lorsqu'il est proposé par le médecin traitant ou celui du travail, lesquels doivent être formés à ce dépistage qui pourrait connaître une extension à environ dix départements français dans un avenir proche.
Trois études contrôlées
Trois études contrôlées menées en France, Angleterre et Danemark, avec des résultats concordants en dépit de systèmes de santé différents, montrent qu'en réalisant un test tous les deux ans à partir de 45-50 ans il est possible de diminuer la mortalité de 15 à 20 %, à condition que la participation initiale concerne plus de la moitié de la population pour cette tranche d'âge. Selon le Pr Jean Faivre (Dijon), directeur du registre bourguignon des cancers digestifs, le moment est venu de mettre en place progressivement cette stratégie.
La stratégie est différente pour les sujets à risque : coloscopie tous les cinq ans à partir de 45 ans, ou cinq ans avant l'âge du diagnostic du cas index (un ou deux parents atteints avant 60 ans), à trois ans puis à cinq ans (antécédents personnels de CCR ou adénome de plus de 1 cm), tous les deux ans après quinze ans d'évolution d'une pancolite (RCH, Crohn).
Pour les sujets à risque très élevé, porteurs de gènes de polypose adénomateuse familiale (PAF) : rectosigmoïdoscopie annuelle de la puberté à 40 ans ; cancer héréditaire sans polypose (HNPCC) : coloscopie tous les deux ans après 25 ans.
La question d'une éventuelle prévention primaire par l'alimentation, voire l'administration d'anti-inflammatoires, très étudiée, reste encore controversée ; il s'agit d'un domaine en exploration qui doit s'intéresser aux interactions entre génétique et environnement.
Bruxelles. Symposium organisé par les Laboratoires Pharmafarm.
Pharmafarm et la gastroentérologie
Les Laboratoires Pharmafarm impliqués en gastroentérologie (mucilage laxatif, Spagulax, désormais disponible aussi en comprimés effervescents, goût mandarine) soutient différentes initiatives d'information et de formation (ateliers de gastroentérologie pratique qui se tiendront à l'échelle nationale) dans différents domaines comme celui des cancers colo-rectaux.
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