LE QUOTIDIEN : Quels sont les enjeux de votre congrès ?
BRIGITTE LUDWIG : La grande actualité pour les 9 000 IBODE est l’élargissement de leur champ de compétences, sur prescription médicale, à trois nouveaux actes médicaux : l’installation chirurgicale du patient, la pose de drainage sous cutané et la fermeture cutanée. C’est le résultat de deux ans de travaux avec la Fédération des spécialités médicales (FSM).
En présence du praticien hospitalier, nous pourrons également assurer une mission d’assistance technique, réservée aux médecins et aux internes. Jusqu’ici, nous étions cantonnés à un rôle statique, comme tenir un écarteur. Bientôt, nous pourrons manipuler des pinces à sutures mécaniques, aspirer, effectuer certains prélèvements. Un décret en conseil d’État doit rendre tout cela officiel. Nous l’espérons à l’automne.
Ne craignez-vous pas une levée de bouclier des médecins ?
Non, car nous avons travaillé en concertation avec eux. Les réunions avec les syndicats de médecins et nos Ordres professionnels respectifs se sont bien passées. Les trois fédérations hospitalières (FHF, FHP, FEHAP) ont émis un avis favorable. L’Académie de médecine et le conseil des professions paramédicales doivent encore se prononcer. Nous sommes optimistes !
Quant aux internes, qu’ils se rassurent. Nous ne sommes pas là pour prendre leur place ! Par contre, élargir nos compétences est intéressant pour les cliniques ou les petits centres hospitaliers dépourvus d’étudiants en médecine.
Constatez-vous une dégradation des relations entre les médecins de bloc et les IBODE ?
J’évoquerai plutôt une dégradation des conditions de travail. Au bloc, la course à l’activité augmente la pression au quotidien. En ce qui concerne les relations entre professionnels, je me refuse à toute généralité. Certes, certains comportements sont inacceptables, comme l’a montré une récente enquête de la Société française d’anesthésie et de réanimation (SFAR) sur le harcèlement en milieu hospitalier. Mais sur le terrain nos relations avec les médecins sont saines.
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