Les intellectuels contre la lower class ? Ce mardi, le débat sur la sortie ou non de la Grande-Bretagne de l'Union Européenne s'est enrichie de deux prises de position emblématiques. Le très populaire journal The Sun appelle en une de son édition du 14 juin à voter le « Brexit ». A l'inverse le célèbrissime British Medical Journal (BMJ) se range dans le camp en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l’UE. À moins de dix jours du référendum, la revue médicale britannique publie un texte dans lequel elle expose ses arguments et démonte ceux du camp adverse.
Le BMJ juge que le temps n’est plus à la mesure du pour et du contre mais à une prise de position ferme et exhorte les médecins à rejeter la sortie de l’Union Européenne. Après la publication ces cinq dernières semaines d’une série d’articles se penchant sur les principaux arguments des deux camps, la décision de prendre part au débat et de se positionner en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l’UE est apparue comme évidente aux rédacteurs du BMJ. Une position confortée par la présence dans le camp du « remain » d’éminents acteurs de la santé britannique, parmi lesquels le boss du NHS anglais, Paul Nurse. À l’inverse, la revue note qu’aucune institution ou personnalité importante du secteur de la santé ne s’est prononcée en faveur d'un départ de l'UE.
Le NHS entre de meilleures mains si les Britanniques votaient le « Brexit » ? Une « contre-vérité » pour le BMJ qui rejette les arguments des Euro-sceptiques, notamment sur les supposés 350 millions de livres envoyées chaque semaine par le Royaume-Uni à l’UE. Une théorie « risible », selon le BMJ, et démentie par un panel d’experts économiques, parmi lesquel figure la UK Statistics Authority.
Au contraire, les auteurs avancent qu’une sortie de l’UE entraînerait une baisse de 135 £ des dépenses de santé par habitant, alors que le NHS doit déjà économiser 22 milliards de livres d’ici 2020. Pour ces pro-européens, hors de question, donc, d’imposer une contrainte financière supplémentaire au NHS.
En outre, le départ de l'UE nuirait au rayonnement britannique selon le BMJ. La revue rappelle qu’un médecin sur dix n’a pas été formé au Royaume-Uni. Lesquels ne seraient certes pas contraints de quitter le sol britannique en cas de « Brexit », mais la victoire du « leave » « menacerait la libre circulation des populations, de laquelle dépend le NHS ». Autre conséquence d’un tel scénario -négative pour le BMJ- le siège de l'European Medicines Agency (Agence européenne des médicaments), devrait quitter la capitale britannique, réduisant l'influence britannique sur la recherche mondiale de santé.
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