Editorial

Bonne heure ?

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Publié le 12/03/2018
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L’heure d’été, ce n’est pas écolo. Depuis quelques années, les études s’accumulent pour montrer qu’au moins à la marge, les inconvénients sont patents en termes d’accidentalité, de consommation de tranquillisants, de fréquence des infarctus, voire de survenue des AVC. Quoiqu’on manque de méta analyses pour clore une fois pour toutes le débat, aux yeux d’un nombre croissant de citoyens – et d'experts du Vieux Continent, l’affaire est entendue : le changement d’heure qui nous sera imposé de nouveau dans une petite quinzaine est mauvais pour la santé ; il faut le supprimer. Les partisans du retour en arrière ont d’autant plus le vent en poupe, que de nos jours, cet héritage de la crise pétrolière des années 70 ne vaut pas tripette en termes d’économies d’énergie. Et ses adversaires de citer les exemples de pays qui en ont tiré les conclusions en abandonnant ce système au cours des quinze dernières années…

Les jours de l’heure d’été sont-ils pour autant comptés dans l’UE ? Le fait est que les pays du nord de l’Europe sont de plus en plus nombreux à vouloir s’en débarrasser. Il y a un mois les eurodéputés ont même voté la résolution de l’écologiste Karima Delli en ce sens. L’élue française prônait la suppression pure et simple du dispositif ; elle n’a obtenu finalement qu’un vote réclamant l’évaluation du système de changement d’heure. Dans ce débat, c’est Strasbourg contre Bruxelles. Tant il est vrai que la Commission ne semble guère enthousiaste à l’idée de réviser les mécanismes de nos horloges. Le pire serait sans doute d’aboutir – ça s’est vu avec le glyphosate - à ce que chaque État membre adopte sur cette question son propre timing.

Jean Paillard

Source : Le Quotidien du médecin: 9647