N E du regroupement de différentes sociétés du groupe allemand Hoechst et du groupe français Rhône-Poulenc, le Laboratoire Aventis est la composante « médicament de prescription » d'Aventis Pharma, aux côtés de Théraplix (médicaments de prescription quotidienne et d'automédication), des laboratoires Biogalénique (génériques) et d'Aventis Pharma-Distriservice (distribution des médicaments).
Aventis Pharma comporte également Aventis Pasteur (vaccins), Aventis Behring (protéines plasmatiques) et Dade Behring (diagnostic). Au total, c'est donc un ensemble complet, souligne Gilles Brisson, P-DG d'Aventis Pharma France, qui vient d'inaugurer son nouveau siège social, pour la France, à Paris, quai de la Rapée dans le 12e arrondissement. Une occasion pour le directeur général du groupe au niveau mondial, Jean-René Fourtou, de rappeler le rôle primordial de la France dans le développement de l'entreprise franco-allemande.
4 % du marché mondial
Pour Aventis Pharma, la France est en effet un pays clé puisque, a souligné pour sa part Olivier Jacquesson, directeur général, cette firme est très largement numéro un de l'industrie pharmaceutique dans notre pays, avec 12 % de parts de marché. Au niveau mondial, Aventis se situe au 5e rang avec 4 % du marché.
Avec un budget annuel de recherche et développement de 2,4 milliards de francs, soit 365 millions d'euros, Aventis Pharma se situe, dans ce domaine, dans le peloton de tête des groupes pharmaceutiques mondiaux.
La firme est présente dans des domaines thérapeutiques majeurs : allergie, antalgie, cardio-vasculaire, diabète/métabolisme, gynécologie, immunologie, infectiologie, odonto-stomatologie, oncologie, rhumatologie), soit un portefeuille de quelque 350 produits de première importance.
Les principaux médicaments stratégiques, au niveau mondial, sont Taxotère (cancer du sein et du poumon), Amarel (diabète de type 2), Campto (cancer colo-rectal), Telfast (rhinite allergique), Lovenox (thrombose veineuse, angor instable), Triatec (HTA et insuffisance cardiaque), Arava (polyarthrite rhumatoïde).
L'année 2000 a été particulièrement active avec le lancement, outre Arava, de Tavanic (lévofloxacine), première fluoroquinolone active sur le pneumocoque, de Synercid, première streptogramine injectable exclusivement réservée à l'usage hospitalier.
Les années 2001-2002 devraient être tout aussi riches avec, notamment, les lancements d'Actonel (risedronate) dans le traitement de l'ostéoporose postménopausique (copromotion avec Procter et Gamble) et de Ketek (télithromycine), premier composé de la classe des kétolides, nouvelle famille d'antibiotiques ayant un large spectre microbiologique et un profil favorable de résistances.
Une organisation en sept unités opérationnelles
Afin d'assurer le développement médical, la promotion de ces nombreux médicaments ainsi que la mise en uvre de programmes d'informations et de partenariat, le Laboratoire Aventis s'est organisé en sept unités opérationnelles, spécialisées dans une ou plusieurs pathologies . Par leur taille, ces unités soutiennent la comparaison avec des laboratoires indépendants.
Ces unités ont à gérer quelque 180 essais cliniques et 24 études épidémiologiques. Par ailleurs, elles ont en charge le déploiement de programmes d'information et de partenariat pour favoriser le bon usage du médicament (avec notamment le groupe d'étude des sinusites infectieuses), améliorer les pratiques médicales (Diabest, audit de pratique sur la prise en charge des diabètes de type 2), améliorer la prise en charge des patients (programme EPAC ou Ensemble Parlons Autrement du Cancer). Ces actions sont complétées par une politique soutenue de partenariat avec des sociétés savantes et des associations professionnelles ou de patients afin de favoriser la formation des professionnels de santé et de participer à l'éducation des patients.
Un recentrage annoncé sur la pharmacie
Jean-René Fourtou (vice-président, directeur général du groupe Aventis) a confirmé la volonté d'Aventis de se recentrer sur la pharmacie (80 % du chiffre d'affaires) et de se séparer de l'activité agriculture (20 %), même si ces désinvestissements ne doivent pas survenir dans les prochains mois.
Ce choix s'explique par la nécessité de se concentrer sur un marché qui nécessite des investissements de plus en plus lourds mais qui a une tout autre dimension : 300 milliards de dollars par an, (2 100 milliards de francs), avec une croissance prévue de 10 % par an, soit 30 milliards de dollars, (210 milliards de francs). Ce qui équivaut au marché total de l'agriculture (la croissance annuelle n'étant ici que de 2 %).
Le dynamisme du monde de la santé connaît peu d'équivalent, a rappelé Jean-René Fourtou, avec quelque 40 start-up de biotechnologies qui se créent, chaque mois, à travers le monde.
Aventis dispose de tous les atouts, à commencer par les produits, pour jouer un rôle majeur dans ce monde de la Santé, a conclu le directeur général du groupe. En tout cas, la fusion Rhône-Poulenc-Hoechst peut être considérée comme une réussite, de par la synergie de coûts mais aussi et surtout de par sa rapidité et sa qualité opérationnelle.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature