Le budget de la Sécu que les députés doivent adopter en première lecture, mardi, n'est pas à marquer d'une pierre blanche pour les médecins de famille. Le monde de la santé sera de nouveau mis à contribution pour ramener les comptes sociaux à l'équilibre l'an prochain. 3,8 milliards d'euros d'économies sont demandés en 2019, au secteur du médicament et à l'hôpital essentiellement... mais les médecins de ville ne seront pas en reste. Le gouvernement veut qu'ils améliorent leur prescription de produits de santé (500 millions d'euros sur les volumes, génériques, biosimilaires...) mais aussi d'IJ et de transports (335 millions d'euros).
Ce budget de la Sécu semble écrit pour les établissements de santé. Il prévoit l'extension du dispositif de paiement à la qualité pour les hôpitaux et cliniques et le financement forfaitaire de pathologies chroniques. Le texte assouplit aussi les conditions d'exercice des PH pour leur permettre, en zone sous dense, de pratiquer une activité libérale "hors les murs".
A contrario, ce projet de loi de financement de la Sécurité sociale comporte peu de réelles avancées pour les omnipraticiens. Preuve du peu d'intérêt que les pouvoirs publics vous portent, le projet mis en ligne sur le site de l'Assemblée ne comporte aucune mention du mot "généraliste". Aucune en 677 pages, annexes comprises. À croire que le métier a été rayé du dictionnaire de la nouvelle majorité.
Et les rares fois où les généralistes sont cités dans les amendements, cela n'est pas vraiment à leur avantage (lire P3 et 15). Sous réserve du vote définitif, le PLFSS 2019 prévoit un forfait de réorientation pouvant s'élever à 60 euros pour les services d'urgence qui réorienteraient un patient léger vers la ville. Un autre amendement ouvre la voie à l'expérimentation dans deux régions de la dispensation par les pharmaciens de certains médicaments à prescription médicale obligatoire. Ce budget de la Sécu a oublié les médecins de famille. Pour les généralistes, ce PLFSS est à oublier.
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