M ALADIE en augmentation, l'asthme touche aujourd'hui plus de 3 millions d'adultes et 500 000 enfants ; c'est la maladie chronique la plus fréquente chez l'enfant et la première cause d'absentéisme scolaire.
Du fait de sa maladie, l'enfant peut se sentir différent des autres. Certains cachent l'existence de leur maladie, d'autres, à l'inverse, s'excluent de toute pratique sportive et accentuent leur différence. Pourtant, la plupart des asthmatiques (enfant ou adulte) sont en mesure de pratiquer une activité sportive, à condition de prendre quelques précautions : asthme équilibré, sport adapté aux possibilités respiratoires, prise préventive de médicaments, échauffement progressif indispensable, médicament en cas de gêne, éviter les pics de pollution, tenir compte des conditions météorologiques. Mais certains sports, comme l'équitation, restent déconseillés (allergènes), et une seule interdiction persiste : la plongée avec bouteilles.
Comprendre la différence
Le patient doit être impliqué dans le traitement de son asthme : comprendre la différence entre un médicament de crise qui « soulage » et un traitement de fond qui « contrôle » est indispensable à une bonne observance. Pour cela, les patients peuvent bénéficier de séances d'information et d'éducation dans des structures spécialisées, comme les écoles de l'asthme.
L'apparition des antileucotriènes (Singulair, montélukast, MSD), nouvelle classe d'anti-inflammatoires non stéroïdiens, a clairement amélioré le suivi et la qualité de vie (diminution de la fréquence des crises, des réveils nocturnes, de la quantité de corticoïdes inhalés) des patients porteurs d'un asthme léger à modéré avec des symptômes non contrôlés. De plus, leur action anti-inflammatoire « ciblée » (récepteurs spécifiques sur les voies aériennes), complémentaire des corticostéroïdes inhalés, et leur bonne tolérance en font un traitement de choix, à la fois pour les adultes et les enfants au-dessus de 6 ans. Leur mode d'administration par voie orale (une seule prise par jour) facilite grandement l'observance. L'asthme d'effort est une indication particulièrement intéressante pour les antileucotriènes qui, pris régulièrement, préviennent la survenue des crises après l'effort.
MEDEC 2001. Point Presse organisé par les Laboratoires Merck Sharp et Dohme-Chibret.
Un triathlète exemplaire
Champion du monde de triathlon ultra distance, Pascal Pich, 36 ans, démontre avec brio qu'il est possible d'être à la fois asthmatique et athlète de très haut niveau. Suivi par son médecin qui l'a aidé à connaître et à traiter sa maladie, il est aujourd'hui au sommet de sa discipline. Les médicaments font partie de la vie quotidienne de ce sportif de haut niveau qui, depuis son plus jeune âge, est obligé de se soigner pour son asthme.
Le traitement de Pascal Pich a récemment été modifié avec l'arrivée des antileucotriènes. A la suite de la mise en place de ce traitement qui, hormis sa facilité d'administration, présente également l'avantage, pour un sportif, de ne pas être dopant, Pascal enregistre une amélioration notable de son état respiratoire : moins de gêne après l'effort, disparition de la toux nocturne, moins d'insomnie. Son médecin lui propose de diminuer les doses de corticoïdes et il n'utilise que très rarement des bronchodilatateurs.
Les examens complémentaires réalisés pour surveiller son asthme, et notamment les EFR, se sont clairement améliorés. « Maintenant, je n'ai plus peur de mon asthme. Les crises sont moins fréquentes, je les appréhende moins et je les surmonte plus facilement », affirme Pascal Pich.
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