CONGRES HEBDO
L'alopécie n'est pas un problème exclusivement masculin, loin de là. En effet, près de 40 % des femmes sont à un moment ou à un autre de leur vie concernées par une chute importante de cheveux. Les causes en sont multiples : psychologique (stress important), hormonale (naissance, post-partum), auto-immune (pelade), traumatique (tension secondaire à une coiffure, brushings trop fréquents et/ou trop chauds... ou encore trichotillomanie consciente ou inconsciente), etc. La chute de cheveux peut également être secondaire à des traitements médicaux, des régimes amaigrissants, une teigne, etc. Mais, dans 80 % des cas, la cause est héréditaire (paternelle ou maternelle) et hormonale, c'est l'alopécie androgénétique.
Avec l'âge, les cheveux sont moins nombreux et plus fins, la perte s'accélère. Le risque d'alopécie est environ deux fois plus important avec des cheveux fins qu'avec des cheveux épais ou très fournis. La chute des cheveux peut commencer chez des femmes encore jeunes : 25 % des femmes âgées de 40 ans semblent déjà atteintes d'alopécie androgénétique, près de 40 % à 50 ans (1) et, au total, 3 femmes pour 5 hommes. Chez la femme, l'évolution de l'alopécie se fait de façon progressive et se caractérise par une diminution globale de la densité capillaire.
Traiter l'alopécie débutante
Néanmoins, quels qu'en soient la cause et l'âge de survenue, des solutions existent pour limiter ou retarder la perte de cheveux et traiter une alopécie débutante. Devant une perte de cheveux importante chez la femme, on vérifiera d'abord la fonction thyroïdienne et le taux de fer. Ensuite, plusieurs solutions peuvent être proposées, dont la greffe de cheveux, des changements de mode de vie, de régime alimentaire et d'entretien du cheveu ou encore l'application de lotion comme la solution topique de minoxidil à 2 %, qui a prouvé cliniquement son efficacité sur la croissance des cheveux chez la femme. La lotion au minoxidil à 2 % stabilise la perte dans 80 % des cas et induit une repousse dans 30 à 40 % des cas après trois à quatre mois d'application quotidienne (2).
Au total, face au caractère souvent désespérant de l'alopécie, il est important que la patiente trouve auprès de son médecin un interlocuteur capable à la fois de l'écouter et de lui proposer la solution thérapeutique la mieux adaptée.
(1) « BEDC », octobre 2000, « L'alopécie androgénétique de la femme », de C. Jouanique, p. 246.
(2) Dossier d'AMM Alostil 2 %. D'après une conférence de presse organisée par Pfizer International.
Le « Women's Hair Institute » : un institut et un site Internet
Conscient de l'importance de ce problème d'alopécie dont souffrent de nombreuses femmes, l'"International Women's Hair Institute" a ouvert aux Etats-Unis un site (1) qui permet aux femmes de se renseigner et de trouver des réponses à leurs problèmes et à leurs questions, en tout anonymat. Des solutions existent pour retarder, minimiser ou traiter la chute de cheveux : c'est l'information que souhaitent faire passer les experts spécialisés dans l'alopécie féminine (dermatologues, coiffeurs et psychologues), réunis dans le cadre de l'Institut, afin de rompre le silence qui entoure ce problème encore trop souvent tabou mais dont le retentissement physique, émotionnel et social est majeur.
Un site devrait bientôt être ouvert en France : www.cheveux-au-féminin.info, sur lequel des informations similaires pourront être consultées, en français.
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