Le médecin généraliste est habilité à déclarer une grossesse et à effectuer les consultations de suivi des grossesses à bas niveau de risque jusqu'au 8e mois.
Quant aux grossesses à haut niveau de risque (certains antécédents familiaux, chirurgicaux, existence d'un diabète, d'une hypertension, d'un asthme…) – définies par la Haute Autorité de Santé (HAS) - elles doivent, pour leur part, être suivies par un gynécologue obstétricien. « Lorsque le médecin généraliste identifie un haut niveau de risque, il doit orienter la femme vers un gynécologue obstétricien dès le début de sa grossesse tout en continuant à suivre la patiente, de façon conjointe », indique le Dr Catherine de Casabianca, médecin généraliste à Angers.
Préparer la grossesse
Le médecin généraliste a un rôle à jouer en amont de la grossesse. Il peut accompagner la femme - et parfois, le couple - dès le désir de parentalité. « Le médecin peut, par exemple, profiter de l'arrêt de la contraception demandé par la patiente, pour évoquer avec elle et, éventuellement, son conjoint la projection d'une éventuelle grossesse. Il est attentif aux demandes et prescrit une supplémentation en acide folique avec, parfois, une prise de sang », souligne le Dr de Casabianca. En début de grossesse, la première consultation avec le médecin généraliste est longue. Il s'agit dans un premier temps de recueillir les attentes de la patiente et du couple. « Nous nous assurons également que le désir de grossesse est bien présent. Cette première consultation est, par ailleurs, l'occasion de prescrire les différents examens biologiques nécessaires à la déclaration de grossesse et les trois échographies obligatoires. Nous attendons, le plus souvent, la réalisation de la première échographie à 12 semaines d’aménorrhée pour effectuer la déclaration de grossesse », affirme le Dr de Casabianca. Durant cette première consultation, le médecin informe, par ailleurs, ses patientes de la possibilité d'effectuer un test sanguin de dépistage prénatal de la trisomie 21 au 1er ou au 2e trimestre de grossesse.
Un rôle d'écoute et de prévention
Outre sa place de prescripteur, le généraliste a un rôle d'écoute (de sa patiente et du couple). « Racontez-moi comment vous vivez votre grossesse et les modifications de votre corps ? Avez-vous des nausées, de la fatigue ? Comment cela se passe au travail, avec vos collègues ? Quels sont vos projets pour l'accueil de votre enfant ? Quel mode de garde et d'allaitement souhaitez-vous ? Toutes ces questions sont posées - au fil des consultations - par le généraliste pour favoriser les liens d’attachement avec l'enfant à naître », confie le Dr de Casabianca. Une grossesse à bas niveau de risque peut, à tout moment, basculer vers un haut niveau de risque. Le médecin généraliste doit y être vigilant, travailler en réseau avec d'autres acteurs de santé (sages-femmes, gynécologues obstétriciens, psychologues…) et orienter si besoin ses patientes vers les professionnels adéquats. Il doit aussi inciter les patientes à le contacter dès l'apparition d'un trouble ou d'un symptôme inhabituel. En tant qu'interlocuteur de premier recours, il est bien placé pour traiter les petits maux du quotidien de la femme enceinte. D'autant que certains maux bénins (tels que la fièvre) en dehors de la grossesse, peuvent être des signes d’alerte chez la femme enceinte.
« Nous avons un rôle préventif à jouer. Par exemple, lorsqu'une patiente n'est pas immunisée contre la toxoplasmose, nous l'invitons à la vigilance en matière d'alimentation. Nous mettons également nos patientes en garde concernant les risques liés à l'automédication et les informons des médicaments autorisés pendant la grossesse et des sites Internet fiables concernant la santé de la femme enceinte. Le plus important, c'est d'être disponibles et de les inviter à nous appeler pour toute question », conclut le Dr de Casabianca.
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