À 97 ans, le plus vieux médecin de France consulte toujours deux fois par semaine

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Publié le 25/02/2019
Dr Christian Chenay

Dr Christian Chenay
Crédit photo : Capture d'écran www.leparisien.fr

Malgré ses 97 printemps (soit 40 ans de plus que l'âge moyen des médecins inscrits à l'Ordre, ndlr), le Dr Christian Chenay consulte toujours. Détenteur du titre officieux de « plus vieux médecin de France » depuis le décès du Dr Luc Béliard, ce presque centenaire assure deux demi-journées de consultation chaque semaine à son domicile de Chevilly-Larue (Val-de-Marne).

Celui qui n’a pas encore pris sa retraite « parce qu’il y a un manque de médecin », reçoit tous les mardis et mercredis. « J’aimerais avoir moins de patients, confie-t-il au Parisien, qui dresse son portrait. Mais nous sommes trois médecins pour 19 000 habitants et je suis le seul à recevoir sans rendez-vous… Je prends les trente premiers qui arrivent. Je continue pour les malades et pour garder une activité ».

Toujours dans le coup

Depuis 1950, Christian Chenay pratique la médecine générale. Un choix fait à l’époque pour « gagner sa vie » et « faire de la psychiatrie de terrain », explique-t-il au quotidien. « 20 à 30 % des malades relèvent de la psychiatrie, de maladies imaginaires ou de la schizophrénie et sont mal orientés. On devrait rendre la psychiatrie obligatoire pendant le cursus », estime le nonagénaire.

Alors que certains confrères proches de la retraite rechignent à s’informatiser, le Dr Chenay ne se repose pas sur ses lauriers et a su s’adapter aux évolutions de la profession. « Je fais beaucoup d’informatique », assure-t-il.

En 70 ans de pratique, le généraliste a également vu ses patients évoluer. « Ils sont plus exigeants, observe-t-il. Avec Internet, ils savent ce qu’ils veulent comme médicaments. Ils demandent des antibiotiques car comme c’est cher, ça doit être bon. Et si on ne veut pas leur en donner, ils râlent. »

Jusqu’à quand le Dr Chenay continuera-t-il d’exercer ? « Tant que je pourrai, je continuerai car je n’aurai pas de remplaçant, confie le médecin au Parisien. J’avais prévu d’arrêter mon activité en janvier mais les deux médecins qui devaient venir ont préféré s’installer ailleurs. Je ne peux pas laisser mes patients. C’est moral. »


Source : lequotidiendumedecin.fr