Les conséquences pathologiques des gènes MSH2 et MLH1
U N récent travail mené dans le cadre du syndrome HNPCC (cancer colo-rectal héréditaire sans polypose) a notamment confirmé que les gènes MSH2 et MLH1 sont les deux principaux gènes impliqués dans ce syndrome HNPCC. Comme l'explique le Dr Sylviane Olschwang, « nous avons essayé de rechercher quelles pourraient être nos capacités à prédire les conséquences pathologiques des mutations sur les deux gènes MSH2 et MLH1 associés au syndrome HNPCC ». Autrement dit, savoir si la connaissance de la mutation d'origine pouvait permettre de prédire une forme plus ou moins grave de la maladie, une expression particulière permettant de guider les médecins spécialistes dans la surveillance de ces patients. Cette étude a été menée sur la même base de travail qu'une précédente étude qui avait permis d'identifier une forme atténuée et une forme grave de la polypose adénomateuse familiale, en fonction de la position des mutations sur le gène APC.
Des conséquences plus sévères avec le gène MSH2
« En l'état actuel de nos connaissances, précise le Dr S. Olschwang, nous pouvons dire que les conséquences pathologiques liées à MSH2 sont plus graves qu'avec MLH1, en ce sens où les tumeurs apparaissent plus précocement et plus nombreuses chez le même individu porteur du gène MSH2 muté. Une surveillance morphologique adaptée à la connaissance de cette mutation n'est pas encore possible et la même surveillance sera proposée chez tous les patients. Il reste à évaluer l'efficacité de cette surveillance très lourde, et, surtout, son acceptabilité. Un élément pour ces patients est néanmoins le bon pronostic de ces tumeurs qui peuvent être guéries par un acte chirurgical curatif. Ces patients ont d'ailleurs une espérance de vie comparable à celle de la population générale. »
Dans un avenir proche, le médecin généraliste peut être amené à diriger ces patients vers des consultations de génétique et de spécialistes d'organes adaptées à leur risque. En pratique, l'identification de ces mutations peut être réalisée dans des laboratoires spécialisés de biologie moléculaire autorisés à réaliser ces tests dans le cadre d'une prescription spécifique. La signification des tests est différente selon qu'il s'agit d'une personne appartenant à une famille n'ayant jamais bénéficié d'une analyse génétique ou à un apparenté. Dans le premier cas, c'est-à-dire lors du criblage de tous les gènes à la recherche d'une mutation, la sensibilité actuelle des techniques est d'environ 70 %. L'impossibilité d'identifier 30 % des familles est liée soit à des anomalies complexes, soit à des mutations dans des gènes non encore connus. « Enfin, précise le Dr S. Olschwang, un réseau national est déjà bien organisé, avec des consultations multidisciplinaires articulées autour des consultations de génétique oncologique et des laboratoires, et il devrait être opérationnel d'ici à la fin de l'année 2001. »
D'après un entretien avec le Dr Sylviane Olschwang, chargée de recherche à l'INSERM et médecin généticien à l'hôpital Saint-Antoine, Paris.
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