MICI:davantage de RCH dans le sud de la France
E N 1997, une enquête a été réalisée pour la première fois en Midi-Pyrénées, région de plus de 2 500 000 habitants et d'une superficie de 45 348 km2, dans un double objectif : évaluer l'incidence des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) dans le sud de la France et confirmer ou infirmer l'existence d'un gradient nord-sud significatif car il persistait l'idée que les MICI étaient plus fréquentes dans le nord de la France.
Cette enquête d'incidence a été menée sur trois ans (1997-1998-1999) dans la population générale, avec la collaboration des gastroentérologues et des anatomopathologistes de la région, de la Caisse primaire d'assurance maladie et avec le soutien de l'association François-Aupetit et des Laboratoires Solvay-Pharma.
La méthodologie utilisée a été la même que celle employée dans le registre du Nord - Pas-de-Calais (EPIMAD) : recueil des cas auprès de spécialistes par un médecin enquêteur indépendant, le diagnostic de MICI étant établi par deux gastroentérologues référents sur des critères cliniques, biologiques, endoscopiques et histologiques et selon un algorithme qui permettait une classification homogène des rectocolites hémorragiques (RCH) et des maladies de Crohn (MC) en cas « certains », « probables » ou « possibles ». Seuls les cas certains et probables et les colites chroniques inclassables (CCI) étaient retenus dans le calcul de l'incidence.
Au cours des années 1997 et 1998, 670 dossiers ont été enregistrés dans la région Midi-Pyrénées, 481 cas ont été retenus (29,4 % après un suivi médian de 7,7 mois) dont 271 cas de rectocolite hémorragique, 173 cas de maladie de Crohn et 37 cas de colite inclassable.
L'incidence globale des MICI répertoriées pendant cette période et standardisées selon l'âge et le sexe a été de 8,2 pour 100 000 habitants et par an.
L'incidence de la MC et de la RCH était respectivement de 3,3 et de 4,4 nouveaux cas pour 100 000 habitants et par an, soit un rapport RCH/MC de 1,3.
Davantage de RCH dans le sud
L'âge médian au moment du diagnostic était de 31 ans pour la maladie de Crohn et de 44 ans pour la rectocolite hémorragique, la rectocolite hémorragique se caractérisant par deux pics d'incidence : le premier dans la tranche d'âge des 30-35 ans, le second dans celle des 50-60 ans avec une incidence plus élevée chez les hommes (sex-ratio femmes/hommes de 0,8). Le délai médian entre le début des symptômes et le diagnostic était de trois mois pour les deux affections.
Cette enquête montre que, dans la région Midi-Pyrénées, l'incidence des MICI est restée stable sur les deux années d'étude. La comparaison avec les données publiées du registre EPIMAD montre que cette région sud de la France se caractérise par une incidence plus importante de rectocolite hémorragique et plus faible de maladie de Crohn.
Les résultats de l'ensemble des registres français, utilisant la même méthodologie, ne sont pas en faveur de l'existence, en France, d'un gradient nord/sud des MICI, mais d'une disparité d'incidence pour ces pathologies.
D'après un entretien avec le Dr Jacques Moreau (Toulouse).
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