10 millions dossiers pharmaceutiques

17 000 pharmacies équipées du DP

Publié le 21/10/2010
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Expérimenté depuis 2007, lancé en 2008, le dossier pharmaceutique (DP) atteint sa maturité avec 10 millions d’unités créées, indique Isabelle Adenot, présidente du CNOP (Conseil national de l’Ordre des pharmaciens). Près de 17 000 pharmacies d’officine sont équipées du logiciel DP, et dans 75 % des départements français, plus de 3 officines sur 4 en sont pourvues.

Le CNOP insiste sur la sécurité du dispositif qu’il a mis en place. Il faut la carte du professionnel de santé et la carte Vitale du patient pour accéder à l’historique de consommation médicamenteuse de ce dernier. Stockées par un hébergeur de données, cryptées, les informations contenues s’effacent d’elles-mêmes au bout de quatre mois. Par ailleurs, précise Isabelle Adenot, le patient est libre de refuser l’ouverture d’un dossier à son nom, et peut aussi ne pas accepter que certains médicaments, prescrits ou non, y figurent. Les seules indications inscrites sur ce DP sont la liste des médicaments dispensés, la date d’achat et la quantité délivrée. Aucune information n’est mentionnée quant au lieu d’achat de ces médicaments ou l’identité du prescripteur. Depuis mai 2010, la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) autorise à titre expérimental l’utilisation du DP dans les PUI (pharmacies à usage intérieur des établissements de santé). Les médicaments dits de rétrocession (dispensés par les pharmaciens hospitaliers aux patients ambulatoires) sont donc désormais concernés par le dispositif.

L’infrastructure mise en place pour le déploiement du DP peut également permettre d’autres applications.

L’Ordre des pharmaciens est ainsi en mesure de diffuser quasiment en temps réel à tout ou partie des

23 000 officines françaises les alertes émises par la Direction générale de la Santé (DGS) ou par l’AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé).

Tous ces investissements ont un coût, rappelle Isabelle Adenot. Ce sont les pharmaciens eux-mêmes qui financent ce dispositif par leur cotisation ordinale obligatoire. Le CNOP en évalue le coût pour 2010 à 4 millions d’euros, et rappelle que les pharmaciens d’officine ont dû investir personnellement en temps et en argent pour mettre leur informatique au niveau de ce nouvel outil de santé publique.

 H.S.R.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8841