C OMME les cliniques privées et comme, dans une moindre mesure, l'hôpital public, les hôpitaux du secteur associatif souffrent d'une pénurie d'infirmières.
Sans disposer de statistiques nationales, la Fédération des établissements hospitaliers et d'assistance privés à but non lucratif (FEHAP) estime que les 10 % de postes d'infirmières vacants répertoriés par ses adhérents en Alsace sont représentatifs de la situation de l'ensemble des hôpitaux associatifs. Pour François Delafosse, président de la FEHAP, ce déficit pose un « problème majeur » qui ne peut être résolu à court terme que par des mesures extraordinaires : incitation au retour à la vie active et à temps partiel des professionnelles âgées de 30 à 45 ans qui ont cessé de travailler ; formation facilitée des aides-soignantes ; organisation chaque année de plusieurs concours d'entrée dans les instituts de formation. Alors que ces instituts, dont les capacités ont été augmentées cette année, n'ont pas réussi à faire le plein, la FEHAP reproche aux pouvoirs publics de ne pas avoir engagé de campagne d'information en direction des candidates potentielles.
Médecins : un nouveau projet d'augmentation
Dans les 2 200 établissements et services de la FEHAP, le manque d'infirmières commence à se doubler d'une « démographie médicale préoccupante » dans certaines spécialités, notamment parmi les obstétriciens, les médecins de médecine physique et de réadaptation, les psychiatres, les néphrologues. Soucieux de faire revenir les praticiens dans ces établissements, mais s'étant heurté à un premier refus d'agrément du ministère, la FEHAP soumet actuellement à l'approbation des pouvoirs publics un projet d'augmentation salariale de 2 400 francs net par mois pour ses médecins. Un texte attend également l'accord des pouvoirs publics qui prévoit une hausse de salaire de 800 francs net par mois pour les sages-femmes. Pour le reste, les 148 000 salariés de la FEHAP, dont les salaires avaient été gelés en novembre 1998 dans le cadre des 35 heures, attendent eux aussi l'accord de la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, Elisabeth Guigou, pour des augmentations de 0,5 % au 1er décembre 2000 et de 0,8 % au 1er avril 2001.
En outre, les 35 heures continuent d'alimenter les débats à la FEHAP. Car si les établissements adhérents de vingt salariés et plus ont presque tous réduit la durée de travail de leurs personnels, les « écarts de financement » restent très importants d'un hôpital à un autre. L'Etat s'était engagé à attribuer à l'aménagement et à la réduction du temps de travail (ARTT) 2,58 % de dotation budgétaire supplémentaire aux hôpitaux associatifs. Il semble que cette enveloppe spécifique n'ait pas été versée partout. On va d'une « affectation minimale de 0,40 % du budget en Ile-de-France, par exemple, à l'attribution intégrale des 2,58 % », affirme la FEHAP, qui recommande à tous ses établissements lésés de multiplier les contentieux en portant systématiquement ces affaires devant les commissions interrégionales de tarification sanitaire et sociale (CITSS).
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