1 400 euros maximum pour 24 heures : la rémunération de l'intérim médical plafonnée dès 2018

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Publié le 27/11/2017
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Crédit photo : S. Toubon

La rémunération des praticiens intérimaires versée par les hôpitaux publics souffrant de pénurie médicale sera plafonnée à partir du 1er janvier 2018 et dégressive jusqu'en 2020, indiquent un décret et un arrêté publiés ce dimanche au « Journal officiel ». 

En réflexion depuis plus de trois ans, et attendus en application de la loi santé de janvier 2016, ces textes réglementaires fixent « un salaire brut maximum pour la rémunération d'un praticien mis à disposition dans un établissement public de santé par une entreprise de travail temporaire pour une journée de 24 heures de travail effectif ». Ce salaire est calculé « au prorata de la durée de travail effectif accompli dans le cadre de la mission »

Le plafond maximum de rémunération est ainsi fixé à partir de 2020 à 1 170,04 euros brut pour une journée de travail. En 2018, ce plafond est porté « de manière transitoire » à 1 404,05 euros, puis à 1 287,05 euros en 2019.

Afin de rendre les tractations plus transparentes, les agences d’intérim auront l'obligation de « renseigner les établissements publics de santé sur les qualifications, l'autorisation d'exercice, l'aptitude, ainsi que le non-cumul d'activité » de leurs praticiens.

Un enjeu à 500 millions d'euros

Le contrôle de l'intérim médical est un enjeu financier majeur pour les hôpitaux publics, pour qui le recours aux médecins « mercenaires » peut se révéler un mal pour un bien, en creusant les déficits sans améliorer l'attractivité. 

Début novembre encore, la sénatrice LR de l'Indre Frédérique Gerbaud, confrontée dans son département à une grave pénurie médicale et à une « surenchère indécente » entre hôpitaux, avait interpellé le gouvernement sur les moyens à mettre en œuvre pour « enrayer la dérive des indemnités des praticiens intérimaires, qui menace la stabilité et la qualité du service public hospitalier ». Pour attirer les médecins, les établissements n'hésitent plus à dépenser « de 1 800 euros à plus de 2000 euros » pour 24 heures de garde, avait déploré l'élue. 

Auteur d'un rapport parlementaire ad hoc fin 2013, le député médecin Olivier Véran a salué la parution de ces textes sur les réseaux sociaux. Son tweet a été repris par Jacqueline Hubert, directrice du CHU de Grenoble – où le neurologue exerce – et auteure d'un autre rapport sur les groupements hospitaliers de territoire (GHT).

 

 

Le recours à l'intérim médical coûte 500 millions d'euros par an aux établissements de santé.


Source : lequotidiendumedecin.fr