NICOLAS SARKOZY est tiraillé entre ceux de ses amis qui se rangent sous la bannière du « front républicain » et ceux qui refusent de contribuer aux succès électoraux de la gauche au pouvoir. Le problème n’est pas que l’UMP réunisse des sensibilités politiques très différentes, c’est qu’elles s’expriment dans le désordre, avant même que le président du parti puisse fixer une attitude valable pour tous. Depuis qu’il a été élu à la tête de l’UMP, M. Sarkozy doit se demander si son nouvel emploi est indispensable à son parcours politique. Après tout, est-il impératif que le parti dicte à ses amis la conduite à tenir ? Personne ne peut savoir si une consigne de vote est suivie d’effet. Croire qu’ils ne peuvent pas faire un choix personnel, fût-il compliqué, c’est infantiliser les électeurs.
Ce qui s’est passé en début de semaine, avec Nathalie Kosciusko-Morizet (front républicain), puis Laurent Wauquiez (vote blanc) et Alain Juppé (il voterait PS s’il était du Doubs) n’a pas seulement agité les médias et les officines politiques. Cela a permis à Florent Philippot, numéro 2 du FN, de traiter l’UMP par la dérision et l’ironie, en constatant que l’UMP continue à courir après le FN, qui l’obsède, et que M. Sarkozy a du mal à tenir ses troupes. Il est vrai que les diverses prises de position exprimées publiquement correspondent à une stratégie : Alain Juppé ne veut surtout pas apparaître comme un simple militant qui appliquerait les consignes de son rival ; NKM n’a jamais caché de quel côté son cœur idéologique balance et entend bien imposer sa ligne ; Laurent Wauquiez, principalement, se démarque de NKM. Mais le fond de l’affaire, c’est que le Front empoisonne la vie de l’UMP. Les porte-parole de l’UMP critiquent avec virulence les propositions économiques et sociales du FN, comme s’il était devenu dangereux à leurs yeux, de parler d’immigration et de sécurité. Qu’attendent-ils pour fixer une ligne sur ces thèmes ? Mme Kosciusko-Morizet a tout à fait raison de dire que le FN veut simplement la mort de l’UMP. Marine Le Pen et ses amis entendent bel et bien incarner la droite, toute la droite, et devenir ainsi un parti de gouvernement.
Les progrès du Front.
Le triomphalisme sarcastique de M. Philippot repose sur quelques avancées qui ne sont nullement négligeables. Depuis que François Hollande et son gouvernement ont gagné en popularité, le FN prend des voix à la droite et non plus à la gauche. Diverses études confirment ce phénomène. Le choc causé par la quatrième circonscription du Doubs ne vient pas seulement du fait que le PS y a depuis longtemps une position forte, ce qui relativiserait la défaite de la droite classique, il vient de l’élimination du candidat UMP et de l’interrogation qu’elle pose au sujet des grands scrutins à venir. Depuis la victoire de M. Hollande en 2012, l’UMP a gagné 12 des 13 élections partielles qui ont eu lieu. Il a suffi que le pays se rassemble autour de son président après les attentats de janvier pour que, du coup, l’érosion de l’électorat UMP sous le lent grignotage du FN apparaisse au grand jour.
La présidence de l’UMP, cela se confirme, n’est pas forcément un tremplin vers le pouvoir. En revanche, elle devrait servir à mettre au point un programme, pour autant qu’un consensus puisse être trouvé entre MM. Sarkozy, Juppé, Fillon et d’autres.M. Sarkozy n’imposera pas sa ligne à ses compétiteurs. Il se trouve dans une ornière dont il ne peut sortir qu’en gérant l’UMP par la recherche d’un accord auquel il ne souscrirait pas nécessairement lui-même.
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