Un « drone ambulance » pour les urgences cardiaques

Publié le 30/10/2014
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Crédit photo : AFP

Une structure en fibre de carbone munie de six hélices, capable d’atteindre une vitesse max de 120 km/h et d’accueillir un défibrillateur, le « drone ambulance » a tout pour plaire. Créé par Alec Momont, un étudiant belge effectuant sa thèse en ingénierie à l’Université de Delft aux Pays-Bas, le « drone défibrillateur » a déjà séduit la fondation néerlandaise pour le cœur et les services d’urgences d’Amsterdam. Son intérêt : diminuer les délais d’attentes de la prise en charge des victimes d’arrêt cardiaque. « Environ 800 000 personnes subissent un arrêt cardiaque chaque année dans l’Union européenne et seulement 8 % d’entre elles survivent », a expliqué M. Momont. Sans prise en charge immédiate, plus de 90 % des arrêts cardiaques sont fatals en France. Sept fois sur dix ils surviennent devant un témoin mais moins de 20 % d’entre eux maîtrisent les gestes simples de premier secours.

 

Une « trousse médicale volante »

Le drone ambulance est capable de transporter une charge de 4 kg en un temps record. « Il pourrait emmener un défibrillateur en une minute dans une zone de 12 km², faisant passer les chances de survie de 8 à 80 % », explique le concepteur. Le protocole d’action est simple, lorsqu’un individu est victime d’un arrêt cardiaque, le témoin appelle le 112, le « drone ambulance » localisera l’appel et grâce à son GPS volera automatiquement vers le lieu de l’accident. Arrivé à destination, il repliera ses ailes et sera facilement utilisable par une personne. Le drone est doté d’une caméra et d’un micro qui permettra aux équipes médicales de communiquer et de donner des instructions aux personnes se trouvant près de la victime.


Cette technologie ne « remplacera pas les urgences, mais les épaulera. C’est un complément », assure-t-il.

À terme, Alec Momont souhaite équiper son « drone ambulance » de masques à oxygène pour aider les personnes prisonnières des flammes ou encore d’apporter de l’insuline aux personnes diabétiques en difficulté. Six mois ont été nécessaires à la mise au point de ce robot volant. Construites en fibres de carbone, certaines parties de l’appareil ont été créées à l’aide de l’imprimante 3D. Le coût du prototype s’élève à 5 000 euros. À terme, le prix devrait passer à 15 000 euros.

En 2012, l’Américain Andreas Raptopoulos, P-DG de Matternet, avait conçu un drone à destination des missions humanitaires afin de transporter du matériel médical ou des échantillons de sang (vers des laboratoires homologués) dans les régions pauvres du monde complètement isolées lors de la saison des pluies ou de catastrophes naturelles. Ses premiers essais réalisés à Haïti et en République dominicaine après un tremblement de terre avaient été un succès.

Sophie Martos

Source : lequotidiendumedecin.fr