En cas de cholécystite aiguë chez les patients âgés avec multimorbidités, la cholécystectomie est préférable au traitement médical seul, d’après une large étude américaine. Menée sur plus de 32 000 patients de 78 ans en médiane, dont les deux tiers ont été opérés, l’étude rétrospective a décrit le pronostic post-hospitalisation à 30, 90 et 180 jours.
Ce travail montre que, par rapport aux interventions non opératoires (drainage biliaire par cholécystotomie percutanée, antibiotiques), l’ablation de la vésicule biliaire est associée à une plus faible mortalité et à un taux inférieur de réhospitalisation et de retour aux urgences à 30 et 90 jours après la prise en charge initiale. Les résultats sont publiés dans le Jama Surgery.
Plus d’un quart des patients initialement non opérés le sont dans les 180 jours
La différence de risque (RD) de mortalité pour les patients opérés était de -0,03 à 30 jours et de -0,04 à 90 jours. Pour les réadmissions et les visites aux urgences, leur RD était de -0,06 et -0,1 à 30 et 90 jours. La majorité des patients non opérés ont été réhospitalisés pour maladie biliaire récurrente quand les patients ayant eu une cholécystectomie revenaient surtout pour des soins post-hospitalisation (complications, exacerbation de comorbidités sous jacentes).
Dans les 30 jours suivant leur première admission, 11 % des patients non opérés ont finalement dû recourir à une cholécystectomie et 28 % dans les 180 jours. À 30 jours, ce sont en majorité les patients non opérés et n’ayant pas non plus eu de drainage percutané (32 % du groupe non opéré) qui ont dû être opérés : 13,4 % d’entre eux contre 6,1 % de ceux non opérés mais ayant eu un drainage biliaire. Mais à 90 jours, la tendance s’inverse : 22 % des patients non opérés et non drainés sont opérés contre 28,3 % de ceux ayant eu une cholécystotomie.
Pour les auteurs, « alors que de nombreux patients âgés reçoivent un drain de cholécystostomie percutané en première intention », ces résultats « remettent en question la convention selon laquelle cette population de patients serait “trop malade” pour l’opération. » Ainsi, ils recommandent de reconsidérer la chirurgie en cas d’incertitude sur l’approche la plus appropriée.
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