EN AVANT première des « Salons de la Santé et de l’autonomie » (réunissant en un lieu les salons HopitalExpo, GerontExpo et HitParis) qui se tiendront du 28 au 30 mai à Paris, la FHF a rendu publics les résultats de son traditionnel baromètre annuel sur « Les Français et l’hôpital ». Trois thèmes y sont abordés : les motifs de recours aux urgences, l’accessibilité à l’hôpital, et la télémédecine.
Cette étude aboutit à un bel hommage à l’hôpital public, plébiscité par les Français. En creux, l’étude égratigne en revanche l’organisation de la médecine de ville.
Les urgences faute de médecin.
À la question « pourquoi se rend-on aux urgences ? », 76 % des sondés répondent que c’est parce que ce lieu garantit d’être hospitalisé si nécessaire. 59 % jugent que cela permet de réaliser immédiatement les examens complémentaires et 43 % assurent que c’est parce qu’ils ne savent pas où trouver un médecin de garde le soir ou le week-end. Enfin, 24 % reconnaissent que s’ils vont aux urgences, c’est parce qu’« on n’y paye rien »... Frédéric Valletoux, président de la FHF, enfonce le clou. Pour lui, l’augmentation régulière du nombre de passage aux urgences (17 millions en 2012) « est la conséquence d’un choix positif des Français (garantie d’être hospitalisé si besoin, examens complémentaires immédiats, paiement facilité), qu’aggrave la désorganisation croissante de la permanence des soins en ville ».
Pour le patron de la FHF, « le seul levier d’action immédiat » serait la généralisation du tiers payant en médecine de ville « qui éviterait certains recours inappropriés ». De son côté, le délégué général de la FHF, Gérard Vincent, juge qu’en matière d’engorgement des urgences, « la liberté d’installation des médecins libéraux est la question fondamentale »...
Face à la saturation des urgences (lire aussi notre dossier du 21 mai), les Français semblent prêts à s’adapter. 81 % seraient d’accord pour passer par une maison médicale de garde pour les cas les plus légers, et 63 % verraient d’un bon œil le fait de contacter systématiquement le SAMU pour une régulation téléphonique préalable.
Lien étroit.
D’une manière générale, l’hôpital public reste très présent dans le cœur des Français, même si les résultats 2013 sont un peu en retrait par rapport à l’année précédente. Nos compatriotes sont 81 % à en avoir une bonne opinion (14 % très bonne, 67 % plutôt bonne), contre 86 % en 2012. « Les Français ont un lien très étroit, très intense avec l’hôpital », se réjouit Frédéric Valletoux, président de la FHF.
Interrogés sur les éléments les plus importants qui caractérisent le système hospitalier français, 47 % répondent par « son accessibilité à tous, quel que soit son niveau de revenu » ; 29 % jugent que c’est le fait « qu’il y ait toujours un hôpital à proximité » ; 9 % citent les délais d’attente très réduits, 8 % soulignent le fait de pouvoir choisir son établissement, et 5 % le faible montant à acquitter.
Vis-à-vis des possibilités offertes par la télémédecine, les Français restent à convaincre : 59 % d’entre eux ne s’opposeraient pas à ce que leurs résultats d’analyse, leurs prises de sang ou leurs radios soient transmis à un professionnel de santé pour interprétation à distance. Ce score tombe à 53 % s’il s’agit de prendre un avis complémentaire à distance auprès d’un autre médecin. Pour un diagnostic à distance, le jugement est sans appel : seuls 37 % des Français seraient d’accord pour se prêter à ce scénario.
(1) Cette étude a été réalisée auprès d’un échantillon de 1 011 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, interrogé en face à face entre les 27 et 30 mars.
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