La deuxième campagne de vaccination anti-HPV en milieu scolaire touche à son terme et, même si les chiffres précis de participation ne sont pas à ce jour disponibles, les remontées de terrain des professionnels de santé et une enquête menée auprès des parents dessinent une tendance positive quant à son acceptation par les familles.
Complémentaire de la vaccination des adolescents en ville, c’est un outil dont se sont emparés plusieurs pays européens en passe d’éradiquer le cancer du col de l’utérus d’ici 2040. « Avec 64 000 nouveaux cas de cancers liés au HPV chaque année, c’est une urgence de santé publique. L’objectif des 80 % de couverture vaccinale défini par l’OMS est à portée de main en France mais il faut accélérer » alerte Aurélie Andrieux-Bonneau, directrice exécutive politique de santé, affaires publiques et communication de MSD France.
Le baromètre Ipsos, commandé par le laboratoire, interroge 500 parents d’enfants vaccinés ou non, en ville ou à l’école, sur le degré d’information qui leur a été fourni, leurs freins et leurs motivations. Selon les résultats dévoilés à l’occasion d’un point presse, la nouvelle option de parcours vaccinal est bien identifiée et acceptée mais, pour de nombreux parents, l’information est incomplète et manque de clarté.
Un parcours vaccinal au collège jugé pratique et facile
Quelque 96 % des parents ayant consenti à la vaccination au collège sont satisfaits de son organisation ; neuf sur 10 jugent cette option pratique puisqu’elle évite de prendre rendez-vous avec un médecin.
Parmi les raisons avancées par les parents ayant fait le choix de faire vacciner leur enfant en dehors de l’école, 54 % préfèrent que l’acte soit effectué par leur médecin traitant, 36 % disent vouloir être présents et 22 % souhaitent discuter avec un professionnel de santé.
La proposition d’une vaccination à l’école incite parfois les familles à dialoguer avec un professionnel de santé. « Cela permet l’installation d’un cercle vertueux. Il faut que les parents aient confiance en leur médecin et que ce dernier fasse confiance aux autorités de santé et au vaccin », commente le Dr Olivier Jourdain, chirurgien gynécologue à la Polyclinique Jean Villar à Bruges (à côté de Bordeaux) et directeur médical de trois centres de vaccination scolaire en Nouvelle-Aquitaine.
Dans les déserts médicaux, la vaccination au collège crée une offre qui n’existait pas
Dr Olivier Jourdain, directeur médical de trois centres de vaccination scolaire en Nouvelle-Aquitaine
« Cette campagne permet d’élargir l’accès à la vaccination pour tous. Dans les déserts médicaux, elle crée une offre qui n’existait pas et ne se substitue à rien », explique le Dr Jourdain. Aurélie Andrieux-Bonneau renchérit : « La vaccination à l’école est un facteur d’équité. Le collège est un lieu qui touche tout le monde : filles et garçons peu importe leur milieu socioculturel et économique. »
Les défis de la prochaine campagne : mieux informer et clarifier
Chaque année, l’enjeu est de réinformer les 800 000 foyers nouveaux entrants en cinquième et de donner aux familles les moyens de prendre une décision éclairée. Or l’enquête révèle des freins à l’adhésion en lien avec la qualité de l’information.
Même si 88 % des répondants savent que la vaccination est proposée en classe de cinquième et que 93 % des parents qui y ont consenti estiment que l’information était claire et suffisante pour prendre une décision éclairée, elle reste incomplète sur d’autres aspects. Par exemple, 33 % des parents d’enfants vaccinés au collège ou ayant donné leur consentement pour le faire, souhaiteraient une amélioration de la communication sur le calendrier vaccinal et quatre parents sur 10 voudraient des informations plus détaillées sur le fonctionnement du vaccin et l’HPV.
Plusieurs régions ont fait le choix de dématérialiser les documents d’information diffusés aux parents, notamment le formulaire de consentement. Or les foyers précaires, déjà éloignés du soin, ne maîtrisent pas nécessairement les outils numériques ou même le français.
La clarté de l’information a par ailleurs été grevée par la modification de l’organisation de la campagne 2023-2024 dans plusieurs régions qui, après avoir constaté un manque d’inscriptions, ont préféré planifier la seconde dose en quatrième plutôt que de réaliser le schéma complet en cinquième. Malgré la confusion causée, ce changement de calendrier devrait être bénéfique, laissant à la fois le temps aux parents de prendre leur décision et en simplifiant la venue des professionnels de santé dans l’établissement.
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