J-5. Le premier juillet 2015, les généralistes belges devront appliquer le tiers payant obligatoire pour 1,9 millions de patients précaires, conformément à une loi votée en 2012. Comme en France, la mesure fait des vagues dans le pays voisin. À quelques jours de l’échéance, le Groupement belge des omnipraticiens (GBO) est monté une nouvelle fois au créneau pour s’y opposer.
Le syndicat reconnaît pourtant que la « Belgique souffre notoirement de report de soins pour certaines populations précarisées ». Mais le GBO estime que l’obligation de tiers payant social apportera plus d’inconvénients que de bénéfices.
Dans un long argumentaire, repris par « Le journal du médecin », son vice-président énumère les risques liés à la mise en place d’un tel dispositif. L’« impression de (quasi-)gratuité peut avoir des effets délétères non négligeables », juge le Dr Marcel Bauval.
Perte de confiance, déresponsabilisation
« Le premier peut être une altération de l’image de la relation qui s’établit habituellement entre médecin et patient, marquée de confiance », écrit le généraliste. Il évoque également le risque de surconsommation et, « c’est peut-être là le danger le plus sournois », la dévalorisation de l’acte médical ainsi que la « perte de responsabilisation du citoyen-patient ».
Autre source d’inquiétude, le dispositif technique ne serait pas au point. « Il est apparu que les producteurs de logiciels médicaux, lesquels sont supposés servir à la facturation électronique, ne seront pas prêts avec cette nécessaire fonctionnalité pour l’échéance du 1er juillet 2015 », explique le GBO.
En France, le ministère de la Santé promet aux médecins que le dispositif de tiers payant généralisé sera simplisme : « Un seul geste suffira pour déclencher le paiement » annonçait Marisol Touraine au mois de mars dernier.
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