Les nouvelles données du Baromètre santé de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) 2014 sur la consommation de tabac en France sont encourageantes. Le nombre de fumeurs réguliers a reculé d’un point entre 2010 et 2014 passant de 29,1 à 28,2 %, la proportion d’ex-fumeurs a augmenté de deux points atteignant 31 % et le nombre de personnes ayant fait une tentative d’arrêt dans l’année gagne du terrain passant de 26 à 29 %, dont 54 % chez les 15-24 ans. « Les données du Baromètre nous encouragent à persévérer (...) Les Français ont pris conscience de l’enjeu », a souligné, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, lors d’une conférence de presse.
L’analyse de la prévalence du tabagisme régulier selon le niveau d’étude, la situation professionnelle ou le niveau de revenu montrent que les inégalités sociales qui s’étaient creusées en 2010 se sont maintenues en 2014. Les ouvriers, les individus sans diplôme ou au chômage restent les plus nombreux à fumer.
Près de 17 % des femmes enceintes fument, une préoccupation
Du côté de la prévalence du tabagisme régulier chez les femmes, elle a également diminué passant de 26 à 24,3 % en quatre ans, avec un bémol, 17,8 % des femmes enceintes fument toujours au troisième trimestre de leur grossesse. « La France est le pays en Europe où les femmes enceintes fument le plus », a déclaré Marisol Touraine. Dans le but de sensibiliser les femmes aux dangers du tabac, la ministre de la Santé a annoncé qu’un pictogramme « femme enceinte » sera apposé sur les paquets de cigarettes dans un délai de six mois.
En dépit de résultats encourageants, la prévalence reste dans son ensemble élevée en France avec 34 % de fumeurs réguliers âgés de 15 à 75 ans. « Nous ne pouvons pas accepter que la France soit le premier pays consommateur en Europe », a réagi la ministre de la Santé, Marisol Touraine, tout en réaffirmant son engagement dans la lutte contre le tabagisme. Des résultats qui confirment la nécessité de poursuivre la politique engagée pour faire reculer le tabagisme en France par un ensemble de mesures coordonnées sur la prévention, la protection des jeunes, l’économie du tabac. Des mesures qui s’inscrivent dans le programme national de réduction du tabagisme (PNRT) lancée par Marisol Touraine le 25 septembre 2014.
Depuis le lancement du PNRT, les campagnes d’informations « le tabac tue un fumeur sur deux » ont été diffusées, la publicité pour les cigarettes électroniques a été encadrée et le forfait substitut nicotinique pour les jeunes de 20 à 25 ans a triplé. Le gouvernement intégrera par amendement les autres mesures du PNRT lors de l’examen du projet de loi de la santé en avril, à savoir le paquet neutre de cigarettes, les véhicules sans tabac, l’interdiction de la publicité pour les cigarettes électroniques, l’interdiction de vapoter dans les lieux publics, l’interdiction des arômes artificiels (menthol)...
Près de 400 000 personnes ont arrêté de fumer
grâce à l’e-cigarette
D’après les résultats du Baromètre 2014, 12 millions de personnes ont essayé la cigarette électronique cette année, soit 26 % des Français. Près de 3 % des Français ont un usage quotidien de l’e-cigarette, essentiellement des hommes âgés de 25 à 34 ans. Chez l’ensemble des vapoteurs, 75 % sont encore des fumeurs mais le « vapo-fumeur » a réduit sa consommation de neuf cigarettes par jour.
Autre résultat, les motifs qui amènent les individus à choisir le vapotage sont, pour 88 % d’entre eux, la volonté de réduire le nombre de cigarettes, le souhait d’arrêter de fumer pour 82 % et le prix moins élevé et le fait qu’elle soit moins mauvaise pour la santé pour 66 %. Grâce à toutes les données et indicateurs de l’INPES, 0,9 % des Français, soit 400 000 personnes, ont arrêté de fumer, au moins temporairement. « Un chiffre à prendre avec précaution », a expliqué François Bourdillon, le directeur général de l’INPES. Neuf études sur l’e-cigarette sont en cours en France, leurs résultats sont attendus dans plusieurs mois ou années et amèneront plus de connaissances sur cette alternative.
Marisol Touraine a rappelé que « si la cigarette électronique peut éventuellement être utilisée pour aider à l’arrêt du tabac, son encadrement doit être renforcé pour éviter l’incitation des jeunes à commencer à fumer ». L’INPES et l’INCa vont instaurer un parcours éducatif en santé sur le tabagisme à la rentrée 2015/2016 dans les écoles afin de sensibiliser le jeune public.
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