Alors que le gouvernement a décidé de suspendre l'intégralité des visites de personnes extérieures dans les établissements d'hébergement des personnes âgées (EHPAD) depuis ce 11 mars, l'Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) demande des aménagements et dérogations possibles afin de préserver la vie sociale, la liberté et le bien-être des personnes.
« Le bénéfice d'une telle mesure est bien sûr de limiter la propagation du virus. Mais le risque est d'accroître la solitude des personnes, de favoriser les états dépressifs », explique au « Quotidien » le directeur adjoint de l'AD-PA Éric Fregona.
Liste de dérogations
« Jusqu'à présent, les résidents des EHPAD étaient plutôt sereins. Beaucoup ont connu dans leur vie d'autres crises... Mais l'annonce des restrictions de visite suscite des inquiétudes. Surtout chez les personnes hypersensibles, ou qui ont l'habitude de recevoir certaines visites », poursuit-il. La demande d'explication vient parfois des familles, ajoute-t-il. L'angoisse est renforcée par l'incertitude qui pèse sur la durée de ces mesures.
L'AD-PA échange actuellement avec le ministère de la Santé sur une liste de dérogations possibles, comme pour des personnes majeures non symptomatiques ne venant pas de zones contaminées.
« L'AD-PA qui est très attachée à l'équilibre entre sécurité et liberté demande qu'une réelle réflexion éthique soit menée sur ces sujets », signale Éric Fregona. Le Comité consultatif national d'éthique devrait rendre un avis en début de semaine prochaine.
Des masques pour les services à domicile
Par ailleurs, l'AD-PA attend des réponses sur la disponibilité des masques pour les professionnels qui travaillent auprès des personnes âgées. « Après les hôpitaux et les libéraux, nous souhaiterions que les EHPAD et surtout les services à domicile, qui n'ont pas de stock, reçoivent en priorité des masques », précise Éric Fregona.
Les 33 personnes décédées en France sont des adultes ; 23 d'entre elles étaient âgées de plus de 75 ans. Selon Jean-François Delfraissy, président du CCNE et directeur du Conseil scientifique de REACTing, « la mortalité du COVID-19 est nettement supérieure, autour de 12 %, pour les personnes âgées » de plus de 80 ans.
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