La présomption d’innocence, dont l’ancien président doit bénéficier, n’enlève rien à la pertinence des poursuites dont il fait l’objet, même si certaines méthodes d’investigation, comme la mise sur écoutes qui a permis aux policiers d’intercepter des communications incriminant MM. Sarkozy, Herzog et Azibert, dénotent la volonté des juges de traîner l’ex-président devant les tribunaux par tous les moyens qu’offre le droit. Tous ceux qui refusent de céder aux passions partisanes savent que la politique est le creuset où se livre la bataille sans merci opposant M. Sarkozy à la justice et en conçoivent un profond malaise. Mais ce que l’on sait déjà de ces affaires qui alimentent une chronique interminable, c’est que, décidément, l’ex-président aura été mêlé à trop d’imbroglios pour que l’on puisse croire qu’ils ont tous été fabriqués de toutes pièces.
On verra, avec le temps, de quel prix M. Sarkozy devra payer ses imprudences, téléphoniques et autres. On devine toutefois que les soupçons que la justice nourrit contre lui ne favorisent pas le retour en fanfare qu’il entend faire en politique à la fin du mois de novembre. Il lui manque l’once de scepticisme qui lui aurait peut-être permis de triompher de ses adversaires à l’UMP. Il n’a cessé de croire, depuis qu’il a été battu en 2012, qu’il lui suffirait un jour de réapparaître pour être plébiscité par la droite d’abord et par les Français ensuite. Ce ne pouvait être aussi simple. Il aurait dû, pour commencer, adopter le profil plus humble que sa défaite était censée lui inspirer ; ensuite, il aurait dû tenter de rassembler son camp au lieu de dire, dans ses bureaux de la rue de Miromesnil, des méchancetés sur à peu près tout le monde, ses amis et ses ennemis ; enfin, sachant mieux que quiconque quelles sortes de casseroles il continuait à traîner, il devait conserver l’attitude qui lui a valu quelques succès, dont un non-lieu, celle qui opposait le silence et l’ignorance à des questions répétitives et inquisitoriales. Au lieu de quoi, il a préféré piloter sa propre défense en allant chercher des stratagèmes qui le rendaient encore plus suspect.
Le malheur des uns ne fait pas le bonheur des autres.
Les militants de l’UMP qui continuent à croire en lui, qui sont convaincus que la justice règle ses comptes avec lui et que tout cela n’est qu’un complot de la gauche contre la droite, ne changeront pas d’avis à son sujet, même si le tableau général qu’offre l’UMP et ses chefs, Sarkozy compris, est tout simplement catastrophique, alors même que la débandade du pouvoir en place offre à l’opposition la meilleure occasion de reconquérir le terrain politique. François Fillon, Alain Juppé et d’autres penseront logiquement que l’affaiblissement de M. Sarkozy sert leurs propres intérêts, pour autant qu’une lutte fratricide n’oppose pas les ténors de l’UMP les uns contre les autres et que l’électorat, de guerre lasse, ne finisse pas par les abandonner corps et biens. Il n’est pas du tout certain que la déconfiture de Nicolas Sarkozy, pour ne pas dire la débâcle judiciaire qui s’annonce bel et bien, n’achève pas cette UMP que Jean-François Copé et consorts ont déjà plongée dans l’infamie. C’est une évidence de dire que les démélés judiciaires des ténors de la droite alimentent le « tous pourris » qui fait les délices du Front national. Car la partie engagée ne suffira pas à arracher la gauche à ses divisions, à son impuissance, à son incapacité à gérer le pays, et à ses doutes si profonds qu’ils la paralysent.
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