LE SECTEUR de la santé n’échappe pas à l’œil sourcilleux des agences de notation.
Selon Standard&Poor’s, plus aucun pays ne sera noté AAA en 2035…en l’absence d’une vigoureuse maîtrise des dépenses de santé. L’analyse dépasse la simple mise en garde : l’agence américaine conseille aux gouvernements de recourir davantage aux financements privés. Autre préconisation : « la réduction de l’étendue et de la générosité » des assurances maladie.
La protection sociale n’est pas l’unique domaine scruté par les agences : les offreurs de soins peuvent aussi faire l’objet d’une analyse poussée. Standard&Poor’s décerne ainsi un B à Marseille-Kliniken, un groupe de cliniques allemand, et un BBB- à plusieurs sociétés britanniques, porteuses de projets hospitaliers dans le cadre de partenariats public privé. En France, plusieurs CHU se sont groupés pour émettre des obligations, une démarche récompensée d’un honorable AAA par Moody’s.
L’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) est notée par deux agences, ce qui lui a permis, depuis 2006, de lever 1,194 milliard d’euros réinvestis dans différents projets (le pôle mère enfant à Necker, le bâtiment des urgences à Tenon, la maternité de Port-Royal…).
A contrario, le secteur hospitalier privé n’a pas (encore) sauté le pas. Générale de santé, le premier groupe de cliniques (coté en bourse), n’a pas l’intention de se faire noter : le sujet n’est pas d’actualité. Encore peu répandue en Europe, la notation des établissements de santé pourrait se développer rapidement : l’agence Fitch confie avoir été contactée par plusieurs hôpitaux français soucieux de diversifier leurs sources de financement.
À quoi sert la notation financière ? Comment est bâtie la note d’un hôpital, sésame pour accéder à de lointains investisseurs ? Éléments de réponse avec Christophe Doré, analyste crédit au sein du bureau parisien de Standard&Poor’s (lire ci-dessous). Cette agence a retiré le fameux AAA de l’AP-HP en janvier, tandis que Fitch Ratings place le AAA des hôpitaux parisiens sous perspective négative (rapport définitif attendu cette semaine). Pourquoi cette différence d’appréciation ? « Nous avons pris en considération la parution d’un décret en décembre qui limite le recours à l’emprunt des établissements publics de santé, expose Arnaud Dura, analyste chez Fitch. Ce décret soumet certains emprunts hospitaliers à l’approbation préalable de l’ARS. C’est un facteur positif pour la note, au même titre que la loi HPST, qui renforce le contrôle de l’État sur les hôpitaux ».
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