Le Dr Denis Boucq, le chirurgien d’Edwige Ligoneche, une porteuse de prothèses mammaires PIP défectueuses décédée des suites d’un lymphome, se défend de sa mise en cause devant la justice. Katia Colombo, la sœur de Mme Ligoneche, l’a en effet assigné en justice devant le juge des référés du tribunal de Nice, dans le cadre d’une procédure d’urgence.
Selon Me Isabelle Colombani, l’avocate de Katia Colombo, qui réclame 320 000 euros de dommages et intérêts, « Edwige avait demandé à sa sœur, dans ses dernières dispositions écrites, qu’on poursuive tous les responsables ».
Faux, rétorque le Dr Boucq. « Katia Colombo trahit les volontés de sa sœur. Sur son lit de mort, Edwige Ligoneche a dit à sa sœur : "tu poursuivras en justice PIP ou l’AFSSAPS mais tu laisseras le Dr Boucq pour lequel j’ai beaucoup d’estime », poursuit-il. Pour le chirurgien plastique, la motivation de Mme Colombo est purement financière : « elle souhaite une provision de 37 000 euros, en acompte des 322 000 euros ».
Alexandra Blachère, présidente de l’association PPP (porteuses de prothèses PIP, qui rassemble 2 100 adhérentes), soutient le chirurgien plastique. « Je comprends le besoin de la famille d’avoir un coupable tout de suite. Mais Edwige ne voulait pas poursuivre le Dr Boucq. Katia m’a dit qu’il avait bien de la chance qu’Edwige lui ait demandé de ne pas le poursuivre. Nous nous interrogeons sur les raisons de ce revirement », explique Mme Blachère.
« Mensonge » contre « tromperie »
Le Dr Denis Boucq se défend également d’avoir eu connaissance de la défectuosité des prothèses PIP. Avant que l’AFSSAPS ne demande le retrait du marché des implants mammaires, en mars 2010, « je n’étais pas au courant qu’il s’agissait de mauvaises prothèses. Elles étaient jusqu’alors autorisées et contrôlées par l’AFSSAPS », assure-t-il. « De 2001 à 2009, j’ai opéré 120 patientes. Avant les ruptures des prothèses de Mme Ligoneche, je n’avais eu qu’une seule rupture » insiste-il. Dénonçant les « mensonges » de Katia Colombo, le Dr Boucq souligne « qu’à l’heure actuelle, aucune corrélation scientifique » ne permet de faire le lien entre le lymphome de Mme Ligoneche et le gel de silicone PIP.
« Le fondement de notre démarche repose sur un manquement professionnel. Le Dr Boucq a fait signer à Edwige Ligoneche un document contractuel signalant qu’on lui remplaçait ses prothèses PIP par des implants d’une autre marque (Mac Ghan). Or lorsqu’on lui a enlevé ses prothèses en 2011, c’était des PIP. C’est presque un délit de tromperie ! » répond Me Isabelle Colombani.
« Ça n’a ni queue ni tête », répond le chirurgien Niçois. « Il s’agit d’une coquille sur un consentement éclairé en 2006. En 2009, le contrat stipulait la société PIP. Edwige connaissait la marque de ses prothèses ». L’affaire sera plaidée à Nice le 19 juillet, le jugement rendu sous huitaine.
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