Pourquoi le gouvernement accède-t-il au désir des associations de «Prévention Routière», réduisant autoritairement la vitesse à 80 km/heure sur les routes à deux voies sans étude préalable réelle sur une diminution de la mortalité, mais refuse (par la voix de ses fidèles députés) de voter une loi permettant aux consommateurs de se repérer facilement par un étiquetage sur la qualité nutritionnelle, écologique des différents aliments, diminuant la mortalité due à l'obésité, le diabète, les accidents vasculaires et cardiaques ?
Pourquoi le gouvernement ne met-il pas sur un même pied d'égalité la mortalité due à la route et celle due à la «malbouffe» ?
Deux hypothèses : Soit le gouvernement considère que le Français est un être irresponsable au volant d'un véhicule et se trouve dans l'obligation, dans le cadre de «non assistance à personne en danger», de le contraindre pour son bien. Paradoxalement, ce même Français est pour lui un être totalement responsable dans le choix de son alimentation. Il est donc superflu de le renseigner par un étiquetage « Nutri-Score » sur la qualité nutritionnelle, écologique des différents aliments, et il ne doit pas, de ce fait, attendre une aide de l'Etat pour se préserver de cette «malbouffe» désastreuse pour sa santé, pouvant entrainer sa mort ou un handicap à plus ou moins long terme.
Réduire la vitesse ou combattre la «malbouffe» ?
Conclusions : Pour le gouvernement une ou des morts brutales médiatisées peuvent interférer sur sa politique, contrairement aux morts lentes, programmées qui passent inaperçues.
Ou alors, réduire la vitesse coûte moins cher que remettre en état ou améliorer le réseau routier, et «cerise sur le gâteau», elle aide par les contraventions à renflouer les caisses de l'Etat grâce aux radars fixes et mobiles. Et si, par un heureux hasard, la mortalité routière (quelqu'en soit la cause) diminue, c'est un bon point pour les prochaines élections. Pour le gouvernement : réduire la vitesse c'est «avoir le beurre, l'argent du beurre et voire le sourire de la crémière».
Quant aux puissantes entreprises agro-alimentaires, elles créent la «malbouffe» et pratiquent un lobbyisme important. Entre l'enrichissement des PDG et des actionnaires et la santé des français, c'est tout vu, le gouvernement vote pour ces entreprises au nom de la mondialisation, sachant pertinemment qu'elles concourent directement au déficit de la Sécurité sociale en dégradant l'état de santé des Français par l'absorption des OGM, nanoparticules, additifs, conservateurs, perturbateurs endocriniens, antibiotiques (pour faire survivre les animaux élevés en batterie), pesticides, etc...
Et pour le maintien de la mondialisation, le déficit de la Sécurité sociale doit être inversement proportionnel au bénéfice des entreprises, et plus les Français sont mal portant, plus les primes des PDG et dividendes des actionnaires augmenteront.
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