Les professeurs Serge Hercberg et Arnaud Basdevant ont rendu ce mardi 28 janvier un rapport en deux volets à la ministre de la Santé Marisol Touraine pour relancer la politique nutritionnelle, formalisée dans le Programme national nutrition santé (PNNS, lancé en 2001) et le Plan obésité (PO, 2010-2013). Le rapport préconise d’ailleurs de pérenniser le PNNS et le PO en les intégrant dans les priorités de santé publique de la Stratégie nationale de santé.
Plus que jamais, la prévention est le maître mot et représente le cœur du premier rapport, signé par le président du PNNS, le Pr Hercberg. Parce que la nutrition constitue un déterminant majeur de la santé et notamment des pathologies chroniques, tout l’enjeu est la réduction des inégalités sociales, encore lointaine malgré les actions mises en œuvre. Aussi les auteurs recommandent-ils de concentrer les efforts sur l’égalité en terme d’accès à l’offre alimentaire, d’activité physique, et de soins.
Un score nutritionnel pour la qualité
L’amélioration de l’information nutritionnelle est plébiscitée. Elle pourrait passer par la mise en place d’une échelle de qualité nutritionnelle affichée sur la face de l’emballage des produits alimentaires, qui reposerait sur le calcul d’un score nutritionnel. Le système, déjà en cours en Grande-Bretagne, permet de comparer simplement la qualité nutritionnelle d’aliments de familles différentes, mais aussi de même famille, ou les mêmes aliments, mais proposés par des marques différentes.
Le rapport recommande en outre la régulation de la publicité en fonction de la qualité nutritionnelle des aliments. À savoir réduire la pression marketing sur les produits gras, sucrés, et salés, et favoriser la promotion d’aliments sains.
Concrètement, les scores nutritionnels devront être communiqués dans les publicités quels que soient leurs supports et seuls les aliments ayant un score satisfaisant pourront passer à la télévision en journée ou sur Internet. La publicité pour les compléments et suppléments nutritionnels et les produits de régime amaigrissant sera interdite.
La fiscalité devrait aussi participer à la promotion des aliments dotés d’un bon score qui bénéficieraient d’une réduction de la TVA, tandis que les produits mal notés seraient davantage taxés.
Cibler les plus fragiles
Le rapport liste une dizaine de mesures destinées à influencer l’état nutritionnel des populations défavorisées, à commencer par l’amélioration de l’accès au sport, grâce à des mesures financières incitatives ou la création de tickets sport et fruits et légumes.
Pour lutter contre la « malbouffe », l’instauration de fontaines d’eau réfrigérée à proximité des distributeurs automatiques et dans les lieux publics, l’amélioration de la qualité de l’offre alimentaire de ces distributeurs, et la réglementation de la teneur en sel et en fibres du pain sont suggérés.
Enfin pour faire changer les représentations sur le corps, le rapport incite à promouvoir la diversité dans la mode avec interdiction des retouches sur les photos de mannequins, et pénalisation de la discrimination contre les obèses.
Le taux de micro/nanoplastiques dans l’athérome carotidien est associé à la sévérité des symptômes
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé