Le ministère de la Santé publie un nouveau calendrier vaccinal simplifié. Inspirée de l’expérience de la Suède, du Danemark, de la Finlande ou encore de l’Italie, après avis du Haut conseil de la santé publique (HCSP), la version 2013 vise à optimiser le nombre d’injections nécessaires et à rendre les âges des rendez-vous vaccinaux davantage mémorisables par les professionnels de santé et le public. Elle intègre d’importantes modifications en termes de primovaccination et de rappels pour l’ensemble de la population générale.
Aperçu des principaux changements entre ancien et nouveau calendrier
DTCaPHib : d’un schéma 3+1 à 2+1 et rappels avancés
La première vaccination polyvalente (anti diphtérie, tétanos, coqueluche, poliomyélite, et infections invasives à Hæmophilus influenzæ de type B) pour les nourrissons passe d’un schéma 3+1 (3 injections à un mois d’intervalle, et un rappel à 16-18 mois) à 2+1, avec 2 injections à 2 et 4 mois, suivies d’un rappel avancé à 11 mois. Selon un document de l’INPES, l’expérience des 4 pays européens précités et une meilleure connaissance de la durée de protection des vaccins justifient cette simplification.
Néanmoins, la France ne colle pas tout à fait aux shémas suédois, danois, finlandais et italien, qui préconisent un premier vaccin à 3 mois. Débuter la vaccination à 2 mois permet d’éviter la survenue des méningites qui affectent les plus petits nourrissons. L’intervalle de 2 mois entre les deux doses assure une bonne réponse immunitaire, de même qu’un rappel à 11 mois, lorsque le système immunitaire a atteint un état de maturation suffisant.
Contre la coqueluche, un rappel est rajouté à 6 ans, combiné à celui déjà prévu contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite, avec un vaccin aux concentrations normales d’anatoxine diphtérique et d’antigènes coquelucheux (DTCaP). Puis à 11-13 ans, un rappel est recommandé avec un vaccin contenant des concentrations réduites (dTcaP).
Pour l’adulte, des rappels contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (dTP) se font désormais à âge fixe : 25, 45 et 65 ans, puis tous les 10 ans en tenant compte de l’immunosénescence. Un rappel contre la coqueluche à dose réduite est recommandé à 25 ans, notamment en complément de la stratégie du cocooning à l’occasion d’une grossesse.
ROR : une vaccination pour tous à 12 mois
Le nouveau calendrier prévoit l’administration de la 1ère dose de vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) pour tous les enfants à 12 mois, quel que soit le mode de garde (en dehors de période épidémique). La deuxième dose est avancée à l’âge de 16-18 mois, au lieu de 13-24 mois. Auparavant, le premier vaccin était conseillé dès 9 mois pour les nourrissons accueillis en collectivité.
« En dehors des périodes épidémiques telles qu’observées en France entre 2008 et 2011, le risque de contracter la rougeole n’est pas plus élevé chez un nourrisson admis en collectivité que chez un nourrisson bénéficiant d’un autre mode de garde » précise l’INPES.
HPV : dès 11 ans
Comme le préconisait déjà le HCSP en janvier, le calendrier vaccinal propose d’avancer l’âge d’initiation de la vaccination contre le papillomavirus (HPV) chez les jeunes filles à 11 ans, et non 14 ans, pour une meilleure réponse immunitaire.
La mesure est aussi symbolique et pourrait améliorer l’acceptabilité de cette vaccination. « Recommander l’initiation de la vaccination entre 11 et 14 ans plutôt qu’à 14 ans introduit plus de souplesse et permet au médecin et à la famille, en fonction de leurs perceptions, de proposer la vaccination soit à un âge où il n’est pas indispensable d’aborder la question de la sexualité, soit plus tard dans le cadre d’une information sur la sexualité et les maladies sexuellement transmissibles » explique l’INPES.
L’âge du rattrapage passe à 15-19 ans, et non plus 15-23 ans pour diminuer le risque de vacciner des femmes déjà infectées.
Transition entre ancien et nouveau calendrier
Le ministère de la Santé demande aux professionnels de santé de se recaler le plus rapidement sur le nouveau calendrier. Un tableau les guide dans cette période de transition.
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