Le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » publie ce mardi une étude sur la maigreur, l’obésité et la perte d’autonomie chez les personnes âgées à domicile. Les chercheurs de l’institut de veille sanitaire et de l’unité de surveillance et d’épidémiologie nutritionnelle de Paris 13 (USEN) Michel Vernay et coll. ont analysé les données de l’enquête nationale handicap-santé, volet « Ménages » (HSM), de 2008 qui comportait un recueil en face-à-face de données socio-démographiques, anthropométriques et sur les restrictions d’activité de la vie quotidienne.
Entre avril et octobre 2008, 4 296 personnes âgées de 75 ans et plus (2 722 femmes et 1 574 hommes) vivant à domicile ont été interrogées. Les femmes étaient plus âgées et vivaient plus fréquemment seules, avec un niveau scolaire et des revenus inférieurs à ceux des hommes.
Les résultats montrent une prévalence de la maigreur de 14,9 % dont 5,5 % pour la maigreur sévère. Celle-ci est plus élevée chez les femmes (19,6 %) - surtout chez celles au niveau d’études et aux revenus supérieurs - que chez les hommes (7,6 %) et augmente avec l’âge. La prévalence de l’obésité est, elle, de 14,6 % dont 2,8 % pour l’obésité sévère. En incluant le surpoids, elle atteint 50,4 %.
Lien avec la perte d’autonomie
Les participants ont été déclarés en perte d’autonomie lorsqu’ils déclaraient au moins une restriction d’activité de la vie quotidienne (ADL) et en perte sévère lorsqu’ils déclaraient au moins une restriction des ADL. Un peu moins de la moitié des personnes âgées (47,4 %) présentait au moins une restriction d’activité, et 17,9 % au moins une restriction sévère.
Les hommes en situation de maigreur ou d’obésité présentent un risque accru de perte d’autonomie par rapport aux individus de corpulence normale. Chez les femmes, le risque de perte d’autonomie est augmenté chez les personnes en surpoids et obèses, constatent les auteurs.
Ces résultats confortent les études en population générale, qui établissent une association positive entre surpoids ou obésité et perte d’autonomie, poursuivent-ils. Ainsi chez les plus de 75 ans, au vieillissement naturel, s’ajoutent les effets de l’obésité comme les problèmes de douleurs articulaires et d’arthrose, des incapacités liées aux comorbidités, ou des troubles psychologiques. L’étude souligne même que l’association entre perte d’autonomie et surcharge pondérale est significative dès le surpoids chez les femmes, alors qu’elle est controversée dans d’autres études.
Surveillance nutritionnelle
L’association entre maigreur et perte d’autonomie n’est significative, elle, que chez les hommes, bien qu’elle soit par ailleurs bien documentée.
Les auteurs concluent en rappelant la nécessité de la surveillance nutritionnelle chez les personnes âgées. Si elles respectent majoritairement les recommandations pour le groupe des viandes-poissons-œufs (VPO), elles ne sont que 21 % à déclarer au moins 5 portions quotidiennes de fruits et légumes, et 23 % à déclarer 3 portions de produits laitiers, pourtant essentiels pour leur apport en calcium et en protéines.
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