LE BAROMÈTRE cancer mené par l’INPES et l’INCa, cinq ans après la première enquête, a pour but de comprendre la perception qu’ont les Français du cancer, et comment celle-ci évolue. Près de 4 000 personnes de 15 à 85 ans ont été interrogées par téléphone et leurs comportements, attitudes, connaissances et opinions par rapport au cancer, analysés. Les résultats « mettent en évidence une perception de plus en plus accrue des Français des facteurs de risque de cancer. Dans le même temps, on observe la persistance de comportements de déni ou de relativisation du risque pour soi-même », explique l’Institut. Le cancer est perçu comme une maladie grave, mais dont on peut guérir. Depuis les années 2000, il est devenu la première cause de décès en France et pour 7 Français sur 10 le cancer est considéré comme la maladie la plus grave, devant le sida ou les maladies cardiovasculaires.
Dans une grande majorité, les personnes interrogées sont satisfaites de la prise en charge thérapeutique de la maladie et de ses possibilités de guérison. Environ 90 % des Français sont convaincus qu’aujourd’hui on sait guérir de nombreux types de cancers, 86 % des sondés pensaient la même chose en 2005. L’enquête révèle aussi une satisfaction des soins reçus, exprimée par les malades et leurs proches. La perception massive d’avoir eu accès à une prise en charge médicale de qualité est stable par rapport à 2005, contrairement à la perception de la prise en charge de la douleur, qui est en amélioration. Elle recueille l’accord de près de 9 personnes sur 10. « Ce résultat est d’autant plus remarquable que les personnes elles-mêmes atteintes de cancer (actuellement ou au cours de leur vie) adhèrent plus fortement à cette opinion que les proches de malades », précise le rapport.
Des risques sous-estimés.
La majorité des Français, 70 %, se dit bien informée sur le risque de cancer en général et sur les facteurs de risque. « Le sentiment de vivre dans un environnement potentiellement cancérigène s’est renforcé. Mais c’est surtout la perception de l’influence des risques environnementaux qui est nettement plus forte », souligne l’INPES. Cependant ces facteurs de risque sont souvent relativisés. Le baromètre s’est concentré sur les principaux risques avérés de cancer, soit le tabac, l’alcool, le soleil et la nutrition. Les sondés jugent certains à 76 % les risques liés au tabagisme, pourtant la prévalence du tabac est de 32 % parmi les 15-85 ans. Par ailleurs, 65 % des personnes interrogées continuent de penser que « respirer l’air des villes est aussi mauvais pour la santé que de fumer des cigarettes ». Ces croyances qui permettent de nier ou de relativiser les risques de cancer se retrouvent aussi concernant l’alcool. Ainsi 89 % des Français estiment que les accidents de la route et la violence sont le principal risque avec l’alcool, tandis que 52 % pensent que ce sont surtout les alcools forts qui sont mauvais pour la santé. Pourtant, 9,4 % des décès par cancers chez l’homme, et 3 % chez la femme seraient attribuables à la consommation d’alcool en France.
Quant à la nutrition, qui est à la fois un facteur de risque et une protection face à la maladie, le baromètre met en évidence une certaine imprécision de la connaissance des personnes sur le sujet. Les facteurs de protection sont en général mieux connus que les facteurs de risque, cependant un nombre important de personnes admet ne pas connaître l’influence de certains facteurs nutritionnels sur le risque de cancer. Ainsi, 30 % des sondés estiment qu’une consommation excessive de viande rouge peut augmenter le risque de cancer, contre 49 % qui l’ignorent.
Concernant les facteurs psychologiques, leur dangerosité est aujourd’hui plus fréquemment incriminée, même si c’est parfois à tort. Sans fondement scientifique, le stress de la vie moderne est perçu par 75 % des sondés comme une cause de cancer, soit 7,5 % de plus que lors du premier baromètre en 2005.
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