AUJOURD’HUI, à 35 ans, une femme peut espérer vivre encore 49 ans et un homme 43 ans. En un quart de siècle l’espérance de vie masculine a progressé de cinq ans et celle des femmes de quatre ans et demi. Toutes les catégories sociales ont profité des avancées de la médecine et de la prévention, mais les écarts entre les cadres et les ouvriers subsistent, montre une étude de l’INSEE*, réalisée à partir des conditions de mortalité de la période 2000-2008.
Une femme cadre de 35 ans a ainsi devant elle, en moyenne, 52 ans, contre 49 ans seulement pour l’ouvrière – qui a l’espérance de vie de la cadre du milieu des années 1980. Soit 3 ans de plus. Chez les hommes, l’écart est plus du double : le cadre de 35 ans a 47 ans à vivre, l’ouvrier 41 ans. Plus parlants encore sont les chiffres sur le risque de mourir précocement : un ouvrier de 35 ans a 13 % de risques de mourir à 60 ans, contre 6 % pour le cadre (5 et 3 % de risques, respectivement, pour les femmes). Il a 27 % de risques de mourir avant 70 ans, contre 13 % pour le cadre (11 et 7 % pour les femmes).
L’avantage féminin subsiste dans tous les cas et les ouvrières vivent plus longtemps que les hommes cadres (1,5 an en moyenne). Si elles cumulent les facteurs défavorables pour la santé (revenus inférieurs, conditions de travail pénibles), elles ont des comportements de santé plus favorables (moins d’alcool à tout âge, moins de tabagisme après 60 ans, meilleur suivi médical, en particulier pendant la vie féconde, et, selon certaines études, avantages biologiques, tels qu’une moindre fréquence des maladies génétiques). En outre, les différences entre cadre et ouvrier concernant l’environnement de travail et les conditions d’hygiène sont plus grandes parmi les hommes : saleté pour 55 % des ouvriers, efforts physiques, risques professionnels, durée de travail.
Consolation, relative, pour les ouvriers : les écarts s’atténuent avec l’âge. Le risque de mourir dans l’année est 2,5 fois plus élevé pour un ouvrier de 45 ans, mais s’il atteint 90 ans, ce risque n’est plus que 1,4 fois plus important. Tout simplement parce que les plus fragiles sont déjà morts et qu’il n’y a plus d’accident du travail à l’âge de la retraite !
* INSEE Première, n° 1 372, octobre 2011 (www.insee.fr).
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