Les explantations de prothèses PIP se poursuivent

Publié le 24/01/2014
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Crédit photo : S. TOUBON

Fin décembre 2013, 17 411 femmes (276 de plus que fin septembre 2013) ont bénéficié d’une explantation de leur prothèse en gel silicone PIP, dont 12 822 à titre préventif, selon un nouveau bilan rendu public jeudi par l’Agence du médicament et des produits de santé (ANSM). « Dans 20 % des cas lors de l’explantation préventive (soit 2 555 femmes), il y a eu découverte d’un dysfonctionnement de la prothèse (rupture, suintement…) et/ou d’un effet indésirable non détecté par les examens précédant cette intervention », souligne l’ANSM.

Au total, quel que soit le motif d’explantation, des dysfonctionnements d’implants (dont les ruptures) ont été observés chez 5 754 femmes (soit 79 femmes de plus qu’à la fin septembre 2013) et des effets indésirables, essentiellement des réactions inflammatoires chez 3 081 autres (34 femmes de plus qu’à la fin septembre 2013).

Un taux d’implants défaillants de 25 %

Les ruptures découvertes sur signe d’appel surviennent en moyen à 6,7 ans (médiane de 6,3 ans) après l’implantation (6,6 ans en moyenne pour les effets indésirables).

Le taux d’implants défaillants reste à ce jour de 25,5 % (7 634 sur les 30 099 explantations réalisées) similaire à celui observé lors du précédent bilan. Le taux d’effets secondaires est, lui, de 16,4 %.

Aucun nouveau cas de cancer du sein n’a été signalé depuis le dernier bilan qui faisait état de 74 cancers du sein survenus chez des femmes porteuses d’implants PIP. L’ANSM rappelle qu’ils ne sont pas « reliés aux particularités des prothèses PIP » conformément aux avis de l’Institut nztional du cancer et des experts de la Commission européenne. Un seul cas de lymphome anaplasique à grandes cellules, un type rare de lymphome, découvert en novembre 2011, a été retrouvé à ce jour chez une femme porteuse de PIP. Ce cas avait conduit les autorités sanitaires à prendre la décision en décembre 2011 de proposer un retrait préventif aux quelque 30 000 femmes porteuses de prothèses PIP, même en l’absence de signe clinique de détérioration de l’implant. En décembre dernier, le tribunal correctionnel de Marseille a condamné Jean-Claude Mas, fondateur de la société PIP, à 4 ans de prison et à 75 000 euros avec de plus, une interdiction définitive d’exercer dans le secteur médical ou de gérer une entreprise. La société TUV, certificatrice des implants mammaires frauduleux PIP, a été, elle, condamné dans un autre volet de l’affaire à payer une provision de 3 000 euros par victime, 1 700 porteuses ayant porté plainte.

Dr Lydia Archimède

Source : lequotidiendumedecin.fr