Bien connue des professionnels depuis qu’elle a professé que la mise en œuvre du tiers payant généralisé signait « la mort annoncée de la médecine libérale », l’économiste Brigitte Dormont a lancé un nouveau pavé dans la mare en préconisant de confier l’intégralité des enveloppes de financement du système de santé – hôpital, ville et EHPAD – à des organismes territoriaux comme les agences régionales de santé (ARS).
Interrogée jeudi dernier lors du 55e congrès national des centres de santé sur le poids des dépenses de santé toujours plus lourd à supporter, l’enseignante à l’Université Paris-Dauphine a prôné « la fin de l’allocation des ressources en silo » pour regagner en efficience et réorganiser le système de santé.
Pour une PDS digne de ce nom
« Il faut une main unique au niveau territorial ou autre, comme les agences régionales de santé ou les assureurs à but non lucratif [les mutuelles, N.D.L.R.], à qui confier les enveloppes financières "hôpital", "ville" et "EHPAD", pour faciliter les transferts de fonds d’un secteur à l’autre, faire des économies sur les passages aux urgences et créer une permanence des soins digne de ce nom ! », a détaillé Brigitte Dormont.
Pour être efficace, ce gestionnaire unique devra éviter de reproduire « l’enfer administratif » des ARS, a-t-elle pris soin de préciser.
Sans citer sa source, l’économiste a indiqué qu’un tiers des 18 millions de passages aux urgences par an sont « inutiles », car ne relevant pas de l’urgence vitale. Or, a-t-elle explicité, il est impossible de rediriger ces patients faute de structures ambulatoires (centres ou maisons de santé) adéquates.
Entre l’hôpital, financé par l’État et la médecine de ville, financée par l’assurance-maladie, « il n’y a pas de point de passage » qui permettrait une redistribution des ressources, a-t-elle encore déploré.
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