L’étude NutriNet-Santé, lancée en 2009 et coordonnée par l’Unité de recherche en épidémiologie nutritionnelle (UREN), a étudié les déterminants de la consommation d’alcool. Mathilde Touvier (chercheur INSERM) et Paule Latino-Martel (chercheur INRA) ont ainsi étudié sur 29 566 adultes français de la cohorte les facteurs démographiques, socio-économiques, alimentaires, concernant le mode de vie et la santé qui sont associés de manière indépendante à la consommation de boissons alcoolisées. Seuls ont été retenus les internautes qui avaient renseigné 6 enregistrements alimentaires de 24 heures (3 à l’inclusion et 3 un an après).
Les résultats ont été publiés dans le numéro thématique « L’alcool, toujours un facteur de risque majeur pour la santé en France » du « Bulletin épidémiologique hebdomadaire ».
Ils montrent que 87 % des hommes et 72 % des femmes sont consommateurs de boissons alcoolisées, le vin étant le plus gros contributeur aux apports d’alcool (66 % environ).
La consommation est répartie majoritairement sur un ou deux jours de la semaine pour tous les types de boissons sauf pour le vin où les consommateurs quotidiens sont fréquents : 29,5 % chez les hommes ; 12,8 % chez les femmes.
Les antécédents de cancer n’ont pas d’influence
La probabilité de consommer plus de 10 g d’alcool/j (correspondant à environ un verre standard) est plus élevée chez les hommes que chez les femmes, chez les sujets plus âgés, les fumeurs et anciens fumeurs, les personnes à une surcharge pondérale, celles qui ont des apports énergétiques plus importants et une alimentation globalement moins favorable à la santé.
Pour la première fois, la relation entre consommation d’alcool et antécédent de maladies en France est documentée. L’étude montre que les antécédents familiaux d’angine de poitrine chez les femmes sont associés à une consommation d’alcool plus faible. La consommation est moindre chez les femmes ayant déclaré des antécédents familiaux d’anxiété ou de troubles anxieux. Les antécédents personnels de cirrhose ou de maladie du foie chez les femmes et d’infarctus du myocarde chez les hommes sont également associés à une plus faible consommation d’alcool. En revanche, la présence d’antécédents personnels ou familiaux de cancers (y compris les cancers liés à l’alcool) n’est pas associée à une baisse de la consommation de boissons alcoolisées.
L’étude souligne l’importance de mener des actions de prévention envers la population adulte, y compris les plus âgés, de manière différenciée selon que l’on s’adresse aux hommes et aux femmes.
Appel à volontaires
À l’occasion de la publication des résultats de cette nouvelle étude, les chercheurs relancent leur appel au volontariat. À ce jour, plus de 245 000 internautes se sont déjà inscrits. Toutefois, l’objectif est toujours de recruter 500 000 volontaires. « En consacrant quelques minutes par mois pour répondre, par Internet (sur le site www.etude-nutrinet-sante.fr), aux différents questionnaires simples et confidentiels, sur l’alimentation, l’activité physique et la santé, les participants contribuent à faire progresser les connaissances en nutrition », rappelle le Pr Serge Hercberg, coordinateur national de l’étude NutriNet.
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